samedi 25 août 2018

Une seule personne

 
Dis-moi, combien pèse un flocon de neige ?",
demanda la mésange à la colombe. 
"Rien d'autre que rien", fut la réponse.

Et la mésange raconta alors à la colombe : 
"J'étais sur une branche d'un sapin
quand il se mit à neiger.
Pas une tempête, non, juste comme un rêve,
doucement, sans violence.

Comme je n'avais rien de mieux à faire,
je commençai à compter les flocons
qui tombaient sur la branche où je me tenais.
Il en tomba 3.751.952.
Lorsque le 3.751.953ème
tomba sur la branche
- rien d'autre que rien comme tu l'as dit -
celle-ci cassa.

Sur ce, la mésange s'envola.
La colombe, une autorité en matière de paix
depuis l'époque d'un certain Noé,
réfléchit un moment et se dit finalement :
"Peut-être ne manque-t-il qu'une personne
pour que tout bascule
et que le monde vive en paix !"
.


 


lundi 6 août 2018

Le faiseur de pluie

 
 
 
Carl Gustav Jung,
prenait plaisir à raconter,
aussi souvent que possible,
l’histoire  du Faiseur de Pluie 
que son ami R.Wilhelm
avait ramenée de Chine :

Il y eut une grande sécheresse dans la ville 
où séjournait Richard Wilhelm ; 
pendant des mois il ne tomba pas une goutte de pluie 
et la situation devint catastrophique.
 
Les catholiques firent des processions, 
les protestants firent des prières, 
et les Chinois brûlèrent des bâtons d’encens 
et tirèrent des coups de fusil 
pour effrayer les démons de la sécheresse.
 
Finalement, les Chinois se dirent : 
“Allons chercher le faiseur de pluie”, 
et celui-ci vint d’une des provinces.
C’était un vieil homme émacié. 
Il dit que la seule chose qu’il souhaitait 
était qu’on mette à sa disposition
une petite maison tranquille 
et il s’y enferma pendant trois jours.
 
Le quatrième jour des nuages s’amoncelèrent, 
et il se produisit une forte chute de neige, 
à une époque de l’année
où aucune neige n’était prévisible, 
et en quantité inhabituelle.
 
 Tant de rumeurs circulèrent 
au sujet de cet extraordinaire faiseur de pluie 
que Wilhelm alla voir l’homme, 
et lui demanda comment il avait fait. 
En vrai Européen, il dit : 
“Ils vous appellent le faiseur de pluie, 
pouvez-vous me dire comment 
vous avez produit la neige ?”.
 
Le petit Chinois répondit : 
“Je n’ai pas fait la neige, je n’en suis pas responsable” 
-“Mais qu’avez-vous fait durant ces trois jours ?” 
- “Oh, cela, je puis vous l’expliquer, c’est simple. 
Je viens d’un pays où les choses
sont ce qu’elles doivent être.
 
Ici les choses ne sont pas dans l’ordre, 
elles ne sont pas comme elles devraient l’être
d’après l’ordre céleste, 
aussi le pays tout entier est-il hors du Tao.
Je n’étais pas non plus dans l’ordre naturel des choses, 
parce que j’étais dans un pays qui n’était pas dans l’ordre, 
aussi la seule chose que j’avais à faire
était d’attendre trois jours
 jusqu’à ce que je me retrouve en Tao, 
et alors, naturellement, le Tao fit la neige”. »

Texte ici
 
 
 
Précision importante  :
Il ne s'agit pas d'une légende,
ou d'une belle histoire édifiante;..
mais d'un fait réel,
qui s'est vraiment passé ainsi.
 
 


dimanche 5 août 2018

Monde transformable

 
 
 
 
Il n'y a pas d'un côté le monde avec ses guerres, 
ses tortures, ses horreurs, 
et de l'autre les hommes qui s'en indignent. 
Il n'y a qu'un seul monde. 
Et tout ce qui respire sous le soleil 
partage un souffle, un seul.
.
En dressant un mur contre la haine du monde, 
sa laideur, sa tristesse, sa vénalité, sa dépression 
- comme si tout cela ne nous concernait pas -,
 nous nous ôtons le seul puissant outil de changement : 
la conscience que ce monde n'est rien d'autre
qu'un précipité chimique de toutes mes pensées, 
de toutes mes peurs, de toutes mes cruautés.

Mais dès que je cesse de voir le monde en dehors de moi,

séparé de moi pour le réintégrer, l'incorporer (...)
 alors une issue se dessine, 
et la sensation d'impuissance cesse !

Ce lieu que je suis est transformable
.
Christiane Singer


 

vendredi 3 août 2018

L'impuissance apprise

 
 



La courte vidéo que vous voyez ci-dessus, utilisée par certains formateurs,
est une bonne illustration de l’impuissance apprise et elle va vous amuser.

Malgré le côté caricatural de la situation dépeinte,
il n’en demeure pas moins qu’elle illustre bien comment il arrive
qu’on soit confronté à un changement
et qu’on ait la certitude qu’on ne peut rien faire,
que la solution nous échappe.

Au lieu de se mettre aux commandes,
c’est comme si on était en transe hypnotique,
convaincu que la réponse devrait venir de l’extérieur.
 
Jetez-y un coup d’œil.
C’est une bonne illustration
 d’un des sentiments les plus pénibles qui soit:
l’impuissance.
 



 
 
Voici la vidéo d’une expérience intéressante qui nous aide à mieux comprendre
comment la résignation peut être inculquée à une population.
 
 On y voit une psychologue (Charisse Nixon) qui réussit à provoquer dans sa classe,
à travers l’angoisse et la frustration, un état de résignation et d’impuissance,
le tout en moins de 5 minutes.
 
Il ressort de ce type d’expérience que dans des conditions
de frustration ou d’angoisse permanente, l’être humain tend à se résigner
et à considérer comme insurmontables
des difficultés même légères.
En pratique, la répétition de l’échec amène l’être humain
 à penser de manière pessimiste et à se croire incapable de résoudre un problème,
 du coup il abandonne et le résultat est un échec complet.

Si l’on pense seulement un instant au bombardement médiatique
auquel nous sommes soumis en permanence,
il n’est pas difficile de comprendre de quelle manière ces études sont utilisées
et qui les manie à son avantage…
 
En soumettant une personne à un sentiment d’angoisse et de frustration constant,
 on peut l’induire à penser qu’il n’y a rien à faire,
que rien ne peut changer sa propre condition,
et l’amener ainsi à un état d’apathie où il supportera n’importe quel méfait.
 
À l’inverse, comprendre comment ces mécanismes fonctionnent permet de savoir
 comment réagir de manière positive à l’adversité.
Certains disaient par le passé que lire pendant 15 minutes un magazine de mode
fait baisser le taux d’estime pour soi d’environ 30%,
mais aujourd’hui, la guerre contre l’estime de soi s’étend sur tous les fronts :
radios, télés, journaux, publicités partout dans les rues, sur Internet
et sur les réseaux sociaux qui te suivent où que tu ailles.
(...)
 
Autrement dit, à travers la frustration, l’estime de soi plonge sous le niveau zéro
et la voie est alors ouverte pour faire accepter avec résignation et apathie
n’importe quelle solution qui en général, sera proposée par ceux-là mêmes
qui sont à l’origine du problème.
.




mardi 12 juin 2018

La sieste du pêcheur


Pour faire suite à l'article précédent, à propos du "travail fétiche",
je trouve que cette petite histoire, régulièrement racontée
-avec un brin de malice- par Pierre Rabhi,
résume bien les choses... :-)
 
 
 

Un pêcheur vient de finir son travail, sa barque est amarrée à côté de lui sur le bord d’une plage, son filet est étendu dessus et lui, il se repose. Passe un homme sérieux, qui regarde la barque :
 
« Monsieur, vous devriez être en mer à cette heure-ci !
- Pourquoi ?
- Enfin, pour gagner votre vie, vous n’arriverez jamais à rien en restant là à faire la sieste. Elle est à vous, cette barque ?
- Oui.
- Oh, mais elle est petite...
- Oui, elle l'est…
- Vous pourriez en avoir une plus grande.
- Et après ?
- Ben, après, vous pêcherez beaucoup plus de poissons !
- Et après ?
- Vous aurez gagné tellement d’argent que vous pourrez acheter un bateau encore plus grand !
- Et après ?
- Vous embaucherez des gens pour faire le travail à votre place…
- Et après ?
- Vous vous reposerez !
- Eh bien, c’est ce que je suis en train de faire. »

 
extrait du livre
« Demain. Un nouveau Monde en marche »
de Cyril Dion, Actes sud
.
 
 
 

dimanche 3 juin 2018

Cage invisible





Vous mettez le doigt sur l'un des grands problèmes de l'humanité. [...]
Très peu d'hommes savent se forger une opinion par eux-mêmes.
 
Aussi répètent-ils ce que leur ont dit leurs parents,
puis leurs professeurs et enfin ce qu'ils ont entendu aux informations du soir,
et ils finissent par se convaincre qu'il s'agit là de leur opinion personnelle,
au point de la défendre ardemment face à d'éventuels contradicteurs.
 
Il suffirait pourtant qu'ils tentent d'observer par eux-mêmes,
de penser par eux-mêmes et ils découvriraient le monde tel qu'il est
et non pas comme on les conditionne à le voir.
.
 
Bernard Werber
"Nous, les dieux"
 
 
 .
 
 
 
 

mercredi 23 mai 2018

Penser l'impensable





Ce qui nous sépare du pouvoir rédempteur qui nous habite,
ce sont les représentations idéologiques de notre société
 que nous avons sucées avec le lait de notre mère.
(...)
Le plus difficile pour nous Occidentaux
c'est de penser ce pour quoi nos sociétés
n'ont pas de concepts, pas de réceptacles,
pas de structures préfabriquées.
Le plus difficile c'est la haute voltige de l'imaginable.

Les plus grands tabous ne sont pas seulement
ancrés dans les corps, ils paralysent l'esprit imaginant,
ils interdisent l'accès au non-pensé socioculturel.

Que de fois, lorsque nous évoquons
de nouvelles constellations relationnelles
et/ou d'ordre économique ou social,
la première réaction est de rejet :
"Tu rêves, c'est impossible, ça n'ira pas,
tu vois bien comment ça se passe..."
.
Christiane Singer
"Où cours-tu, ne sais-tu pas
que le ciel est en toi ?"
.


mardi 22 mai 2018

Graines

 
ZAD Notre-Dame des Landes 
 
 
Ils ont essayé de nous enterrer :
ils ne savaient pas que nous étions des graines.
.
Proverbe mexicain
.
 
 
 
Lire article complet ICI
.
 
 

 
 
 
 
 
 


jeudi 10 mai 2018

Le chant de l'âme


 
 
La vie ne nous appartient pas, c'est nous qui lui appartenons.
Elle est transcendante pour la simple raison
que tout en palpitant au plus intime de nous,
elle est infiniment au-dessus et au-delà de nous.
Nous ne pouvons que nous en remettre à elle en toute confiance.
 
Quand les âmes se font chant,
Le monde d'un coup se souvient.
La nuit s'éveille à son aube ;
Le souffle retrouve sa rythmique.
Par-delà la mort, l'été
Humain bruit de résonance
Quand les âmes se font chant.
 
Écoutons Kandinsky : "L'artiste est la main qui, par l'usage convenable
de telle ou telle touche, met l'âme humaine en vibration (...)
 Cézanne savait faire d'une tasse de thé une création douée d'une âme,
 ou plus exactement reconnaître dans cette tasse un être"
 (Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier).
Tous les êtres ne sont pas forcément artistes,
mais toute âme a un chant.
Elle est à même de répondre à d'autres chants qui lui parlent.
 À toutes les époques, dans toutes les cultures,
 chaque âme a une musique qu'elle aimerait entendre
au moment de quitter le berceau terrestre.
L'âme n'aura de cesse de résonner
avec un chant plus vaste que soi.
 
Ne quémande rien. N'attends pas
D'être un jour payé de retour.
Ce que tu donnes trace une voie
Te menant plus loin que tes pas.
 
François Cheng
 
 
Soudain, nous viennent des flots
De larmes, nous plongeant dans
L'abîme du silence, larmes
De peine, larmes de joie,
Gouttes de pluie qui glissent
Leurs perles sur les feuilles
De lotus, que vient sécher
Un inattendu rayon
De soleil, déjà ardent,
Déjà irradiant, déjà nimbé
De poignante douceur, hors
De toutes voix, hors
De toutes voies, dans
L'innocence de l'instant,
Dans l'abîme de la désormais
Insondable souvenance.
 
 
Ici, à l'ombre, nous avons murmuré
Des choses, et puis tout d'un coup
Nous nous sommes tus,
De crainte qu'à trop toucher
Le secret nos mots ne deviennent cendres.
Une coupe d'encens couvant l'attente
Nous protège du dehors, là,
Près de la fenêtre entrouverte,
L'éclatante pivoine, ivre
De son rêve de rondeur, de parfum,
S'ouvre sans frein au soleil,
Fontaine de pétales jaillie du fond
Aux laves irrévélées, pure flamme
En son interminable délire,
En son irrépressible, inépuisable
vouloir-dire.
 
Le chant le plus authentique est plus
qu'un produit maîtrisé par l'esprit ;
 il jaillit bien de l'âme.

La grande affaire pour un artiste, j'en suis persuadé maintenant,
c'est d'entendre et de donner à entendre  l'âme qui l'habite
et qui résonne de fait  à l'âme cachée de l'univers.
.
François Cheng
"Cinq méditations sur la mort,
autrement dit sur la vie"
.



.



mardi 8 mai 2018

Je n'aime pas la guerre




Je n'aime pas la guerre.
Je n'aime aucune sorte de guerre.
Ce n'est pas par sentimentalité.
Je suis resté quarante-deux jours
devant le fort de Vaux et il est difficile
de m'intéresser à un cadavre désormais.

Je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut :
c'est un fait.
Je déteste la guerre.
Je refuse la guerre pour la simple raison
que la guerre est inutile.
Oui, ce simple petit mot.
Je n'ai pas d'imagination.
Pas horrible ; non, inutile, simplement.
Ce qui me frappe dans la guerre
ce n'est pas son horreur : c'est son inutilité.
Vous me direz que cette inutilité précisément est horrible.
Oui, mais par surcroît.

Il est impossible d'expliquer
l'horreur de quarante-deux jours d'attaque devant Verdun
à des hommes qui, nés après la bataille, sont maintenant
dans la faiblesse et dans la force de la jeunesse...

Vous ne pouvez pas leur prouver l'horreur.
Vous n'avez plus rien à votre disposition que votre parole :
vos amis qui ont été tués à côté de vous
n'étaient pas les amis de ceux à qui vous parlez ;
la monstrueuse magie qui transformait
ces affections vivantes en pourriture,
ils ne peuvent pas la connaître ;
le massacre des corps et la laideur des mutilations
se sont dispersés depuis vingt ans
et se sont perdus silencieusement
au fond de vingt années d'accouchements journaliers
d'enfants frais, neufs, entiers, et parfaitement beaux.

À la fin des guerres il y a un mutilé de la face,
un manchot, un boiteux, un gazé... pour dix hommes ;
vingt ans après il n'y en a plus qu'un pour deux cents hommes ;
on ne les voit plus ; ils ne sont plus des preuves.
L'horreur s'efface.

Et j'ajoute que malgré toute cette horreur,
si la guerre était utile
il serait juste de l'accepter.
Mais la guerre est inutile
et son inutilité est évidente.
L'inutilité de toutes les guerres est évidente.

Qu'elles soient défensives, offensives, civiles,
pour la paix, le droit, pour la liberté,
toutes les guerres sont inutiles.
La succession des guerres dans l'histoire
prouve bien qu'elles n'ont jamais conclu
puisqu'il a fallu recommencer les guerres.

La guerre de 1914 a d'abord été pour nous, Français,
une guerre défensive.
Nous sommes-nous défendus ? Non !
Nous sommes au même point qu'avant.
Elle devait être ensuite la guerre du droit.
A-t-elle créé le droit ?
Non, nous avons vécu depuis,
des temps pareillement injustes.

Elle devait être la dernière des guerres ;
elle était la guerre à tuer la guerre.
L'a-t-elle fait ? Non...
elle n'a tué que des hommes inutilement.
La guerre d'Espagne n'est pas encore finie
qu'on aperçoit déjà son évidente inutilité.

Je consens à faire n'importe quel travail utile,
même au péril de ma vie.
Je refuse tout ce qui est inutile
et en premier lieu la guerre
car son inutilité est aussi claire que le soleil.
.
.


samedi 5 mai 2018

Contre qui ? Contre quoi ?

 
 


 
Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes,
Je suis pour les forêts profondes...
Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !...
.


mardi 1 mai 2018

L'art et la liberté

 
Connaissez-vous Jérôme Mesnager ?
Pionnier du street art, peintre poète et...
homme libre ! 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 





  


dimanche 22 avril 2018

vendredi 13 avril 2018

Le pouvoir des mots (2)

 
 

 

Les mots ont le pouvoir de détruire et de soigner,
lorsqu'ils sont justes et généreux,
ils peuvent changer le monde.
 
Bouddha



 
 
 
 
 

mercredi 11 avril 2018

J'avais un cheval

 
 
 
 
J’avais un cheval
Dans un champ de ciel
Et je m’enfonçais
Dans le jour ardent.
Rien ne m’arrêtait
J’allais sans savoir,
C’était un navire
Plutôt qu’un cheval,
C’était un désir
Plutôt qu’un navire,
C’était un cheval
Comme on n’en voit pas,
Tête de coursier,
Robe de délire,
Un vent qui hennit
En se répandant.
Je montais toujours
Et faisais des signes :
« Suivez mon chemin,
Vous pouvez venir,
Mes meilleurs amis,
La route est sereine,
Le ciel est ouvert.
Mais qui parle ainsi ?
Je me perds de vue
Dans cette altitude,
Me distinguez-vous,
Je suis celui qui
Parlait tout à l’heure,
Suis-je encor celui
Qui parle à présent,
Vous-mêmes, amis,
Êtes-vous les mêmes ?
L’un efface l’autre
Et change en montant. »
.
Jules Supervielle
.


 
 


mardi 10 avril 2018

La mer et l'infini





Et l'avenir, enfant bénie?
" La mer sous un soleil sans voiles,
La mer puissante, éblouissante
Qui, là-bas, rejoint l'infini."
.
"Poèmes"
.



 

vendredi 6 avril 2018

Salut l'artiste !


 
 
 
   

Il aimait la musique, les chansons,
l'improvisation, la folie de l'instant...
Il aimait la Vie...
et c'est pour ça qu'on l'aimait !
 
Tu vas nous manquer...
 


 



 

 

mardi 3 avril 2018

Naître...





Nous sommes appelés à sortir de nos cachettes de poussière,
de nos retranchements de sécurité,
et à accueillir en nous l'espoir fou, immodéré
d'un monde neuf, infime, fragile, éblouissant.
 
Naître...
 
Christiane Singer
- Derniers fragments d'un long voyage -




 

mardi 27 mars 2018

Demain sera parfait

 
 
 



Mieux vaut allumer une petite lumière
que de maudire l'obscurité.
.
Confucius
.

L’avenir n’est pas un endroit où nous allons,
 mais un endroit que nous créons.
Les chemins n’ont pas à être découverts,
 mais bien créés.
.
John H. Schaar
.


Tu es toujours libre de changer d’idée
et de choisir un avenir différent.
.
Richard Bach
.
 






 

vendredi 16 mars 2018

Révolution intérieure

 
 
 
 
Beaucoup le soupçonnent déjà :
cette révolution dont il est question ici
se joue en chacun de nous.
Il ne s'agit pas d'un phénomène de masse
qui bon gré mal gré (et le plus souvent mal gré)
transforme la vie de chacun,
mais d'une transformation de la conscience
qui, à partir de chacun de nous,
rayonnera sur le monde qui nous entoure.
.
Je ne résiste pas en ce lieu au plaisir
de raconter une merveilleuse histoire
de la tradition soufie :
.
Un vieil homme sage est interrogé
sur la trajectoire de son existence jusqu'à ce jour.
Et voilà comment il en résume les trois étapes :
 
"A vingt ans, je n'avais qu'une prière :
mon Dieu, aide-moi à changer ce monde
si insoutenable, si impitoyable.
Et vingt ans durant, je me suis battu
comme un fauve pour constater en fin de compte
que rien n'était changé.
A quarante ans, je n'avais qu'une seule prière :
mon Dieu, aide-moi à changer ma femme,
mes parents et mes enfants !
Pendant vingt ans, j'ai lutté comme un fauve
pour constater en fin de compte
que rien n'avait changé.
Maintenant, je suis un vieil homme
et je n'ai qu'une prière :
mon Dieu, aide-moi à me changer
- et voilà que le monde change autour de moi !"
 
.
Christiane Singer
"Du bon usage des crises"
.
 

 
 

mardi 13 mars 2018

Only the winds

  

 
 
J'ai vu l'enfant courir...
j'ai vu l'enfant jouer...
Et j'ai compris d'un coup ce qu'il fallait comprendre...
Et j'ai vu, ô merveille, tout ce qu'il fallait voir...
Et le peu qu'il fallait pour faire fleurir l'avenir :

Respirer en silence dans le souffle du vent
Regarder sans frémir tomber les murs anciens
Accueillir joyeusement toutes les miettes du temps
Ne plus lâcher, enfin, les fils de son destin...
 
 
.
La Licorne 
.


 

vendredi 9 mars 2018

Effondrement de la civilisation ?


  

 

Le pic pétrolier, le climat qui se dérègle, la biodiversité qui disparaît…
Les scientifiques nous bombardent de nouvelles alarmistes, mais que faire ?
Prenons-les enfin au sérieux, préconise Pablo Servigne,
 co-auteur de « Comment tout peut s’effondrer ».
 
Mais pas de panique :
même si le chemin n’est pas facile, il faut l’accepter,
pour commencer à préparer le monde d’après.

 



  



"Il faut se mettre en transition, c’est une opportunité de changer le monde.
Cela veut dire construire des « réseaux des temps difficiles ».
 
C’est retrouver le lien aux autres, à la nature, avec nous-mêmes.
C’est accepter l’interdépendance de tous les êtres.
Quand une civilisation s’effondre, les bâtiments peuvent s’effondrer,
 il reste les liens humains."
 
 
  

vendredi 16 février 2018

Tout ce qui nous relie

 

 
..Car ce qui n'est pas, c'est toi et moi-séparés-
et ce qui est, c'est tout ce qui nous relie,
tout le champ fluctuant entre nos consciences,
cette intensité, cette immensité que nous partageons,
cette immensité tendue comme une vaste voilure
entre Dieu, les choses et les êtres.
.
"A quel rivage veux-tu atteindre,
ô mon coeur, réveille-toi !" (Kabir)
.
Ce qui n'est pas, c'est l'océan et la terre -séparés-
mais ce qui est, c'est la grève où ils se rencontrent,
les tapis de sable qui roulent et déroulent sans se lasser
leurs vagues, l'espace de leurs jeux violents et doux.
 
Ce qui n'est pas, c'est le pêcheur et sa barque-séparés-
mais ce qui est, c'est la partance et le désir
et le vent qui ensemble les fait voguer.
Les entités, les choses, les êtres n'existent pas;
ce qui existe, c'est le souffle qui les mène et les soulève.
.
"Du bon usage des crises"
.
 
 


dimanche 28 janvier 2018

Paroles d'amérindiens



"Nous aimons la tranquillité;
nous laissons la souris jouer en paix;
 quand les bois frémissent sous le vent,
nous n'avons pas peur."

Chef indien au gouverneur de Pennsylvanie en 1796
.

         Nous le savons: la terre n'appartient pas à l'homme,

c'est l'homme qui appartient à la terre.
nous le savons: toutes choses sont liées.

Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre.
L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il n'est qu'un fil de tissu.
Tout ce qu'il fait à la toile, il le fait à lui-même.

Seattle, chef indien Suquamish

Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l'ours.
Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous.
Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous.
Nous n'utilisons que le bois mort.
L'homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout.
L'arbre dit « Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal ».
il l'abat et le débite. L'esprit de la terre le hait.
Il arrache les arbres et les ébranle jusqu'à leurs racines.
Il scie les arbres. Cela leur fait mal.
Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l'homme blanc démolit tout.
Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol.
 La roche dit « Arrête, tu me fais mal ».
Mais l'homme blanc n'y fait pas attention.
les Indiens utilisent les pierres,
ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu...
Comment l'esprit de la terre pourrait-il aimer l'homme blanc?...
 Partout où il la touche, il y laisse une plaie."

Vieille sage Wintu (Indiens de Californie)

         Je peux me rappeler l'époque 

où les bisons étaient si nombreux
qu'on ne pouvait les compter,        
mais les Wasichus (hommes blancs) 
les ont tués tant et tant
qu'il ne reste que des carcasses 
là où ils venaient paître auparavant.
Les Wasichus ne les tuaient pas pour manger;
les tuaient pour le métal qui les rend fous 
et ils ne gardaient que la peau pour la vendre. 
Parfois ils ne les dépeçaient même pas.
Ils ne prenaient que les langues et j'ai entendu parler
de bateaux-de-feu descendant le Missouri 
chargés de langues de bison séchées.
Parfois ils ne prenaient même pas les langues;
ils les tuaient simplement pour le plaisir de tuer.
Ceux qui ont fait cela étaient des fous.        
Quand nous chassions le bison, 
nous ne le faisions que selon nos besoins."

Hehaka Sapa, grand chef Sioux

         Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et les eaux
qui serpentent en méandres compliqués 
n'étaient pas « sauvages » à nos yeux.
Seul l'homme blanc trouvait la nature sauvage,
et pour lui seul la terre était « infestée »
d'animaux « sauvages » et de peuplades « sauvages ».
A nous, la terre paraissait douce,
et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère.
Elle ne nous devint hostile qu'à l'arrivée de l'homme barbu de l'Est
qui nous accable d'injustices insensées et brutales."

Standing Bear, chef Lakota (Sioux)


Mes jeunes gens ne travailleront jamais.
Les hommes qui travaillent ne peuvent rêver. 

Et la sagesse nous vient des rêves."


Smohalla, chef indien Sokulls



         Le Grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre, 

et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibier. 
Mais vous êtes venus et vous m'avez volé ma terre. 
Vous tuez mon gibier. Il devient dur alors pour nous de vivre.
Maintenant vous nous dites que pour vivre, il faut travailler. 

Or le Grand Esprit ne nous a pas fait pour travailler, 
mais pour vivre de la chasse.
Vous autres, hommes blancs, 
vous pouvez travailler si vous le voulez. 
Nous ne vous gênons nullement. 
Mais à nouveau vous nous dites 
« pourquoi ne devenez-vous pas civilisés? » 
Nous ne voulons pas de votre civilisation ! 
Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères 
et leurs pères avant eux.

Crazy Horse, grand chef Sioux du clan Oglalas

         Vous êtes déjà si misérables que vous ne pouvez le devenir plus.

Quel genre d'homme doivent être les Européens?
 Quelle espèce de créature choisissent-ils d'être,
 forcés de faire le bien et n'ayant pour éviter le mal        
d'autre inspiration que la peur de la punition? (...)        
L'homme n'est pas seulement celui 
qui marche debout sur ses jambes,
qui sait la lecture et l'écriture
et montrer mille exemples de son industrie...
En vérité mon cher frère, 
je te plains du plus profond de mon âme.
Suis mon conseil et devient Huron.
Je vois clairement la profonde différence 
 entre ma condition et la tienne.
Je suis le maître de ma condition.
Je suis le maître de mon corps, 
j'ai l'entière disposition de moi-même,
je fais ce qui me plaît, 
je suis le premier et le dernier de ma nation,
je ne crains absolument aucun homme,
je dépends seulement du Grand Esprit.
Il n'en est pas de même pour toi.
Ton corps aussi bien que ton âme sont condamnés
à dépendre de ton grand capitaine, ton vice-roi dispose de toi.
Tu n'as pas la liberté de faire ce que tu as dans l'esprit.
Tu as peur des voleurs, des assassins, des faux-témoins, etc.
Et tu dépends d'une infinité de personnes
dont la place est située au-dessus de la tienne. 
N'est-ce pas vrai ?

Kondiarionk, chef Huron, s'adressant au baron de Lahontan,
 lieutenant français en Terre-Neuve

"Les hommes blancs annonçaient bien haut
que leurs lois étaient faites pour tout le monde,
mais il devint tout de suite clair que,
tout en espérant nous les faire adopter,
 ils ne se gênaient pas pour les briser eux-mêmes.
Leurs sages nous conseillaient d'adopter leur religion
mais nous découvrîmes vite qu'il en existant un grand nombre.
Nous ne pouvions les comprendre, 
et deux hommes blancs étaient rarement d'accord
sur celle qu'il fallait prendre.
 Cela nous gêna beaucoup jusqu'au jour où nous comprîmes
que l'homme blanc ne prenait pas plus 
sa religion au sérieux que ses lois.
Ils les gardait à portée de la main, 
comme des instruments,
 pour les employer à sa guise 
dans ses rapports avec les étrangers."

Pachgantschilhilas, chef des Delawares

"Chaque année notre envahisseur blanc devient plus avide,
exigeant, oppressif et autoritaire...
La misère et l'oppression, tel est le lot qui nous échoit...
Ne sommes-nous pas dépouillés jour après jour
du peu de liberté qui nous reste ?
A moins que les tribus ne se liguent unanimement
pour modérer les ambitions et l'avidité des Blancs,        
ils nous auront bientôt tous conquis et désunis,
nous serons chassés de notre pays natal
et éparpillés comme les feuilles d'automne par le vent."

Tecumseh, chef Shawnee, en 1812

"Nous ne voulons pas des chariots de feu 

qui font du bruit (trains à vapeur)
sur les terrains de chasse au bisons.
Si les Visages Pâles s'avancent encore sur nos terres,
les scalps de vos frères 
seront dans les wigwams des Cheyennes.
J'ai dit !"

Roman Nose, chef-guerrier des Cheyennes, 
s'adressant au général Palmer en 1866 dans le Kansas

         "Les Wasichus nous ont mis dans ces boites carrées (maisons),
notre pouvoir s'en est allé et nous allons mourir
parce que le pouvoir n'est plus en nous.
Nous sommes des prisonniers de guerre 
tant que nous attendons ici.
 Mais il y a un autre monde."

Hehaka, ou Black Elk (Wapiti Noir), indien Sioux

"Enfant, je savais donner. J

'ai perdu cette grâce en devenant civilisé.
Je menais une existence naturelle, 
alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel.
Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux.
Chaque arbre était un objet de respect.
Aujourd'hui, j'admire avec l'homme blanc un paysage peint
dont la valeur est exprimée en dollars !"

Chiyesa, écrivain indien contemporain

"Je suis allé à l'école des hommes blancs.
J'y ai appris à lire leurs livres de classe, les journaux et la bible.
Mais j'ai découvert à temps que cela n'était pas suffisant.
Les peuples civilisés dépendent beaucoup trop de la page imprimée.
Je me tournai vers le livre du Grand Esprit qui est l'ensemble de sa création.
Vous pouvez lire une grande partie de ce livre en étudiant la nature.
Si vous preniez tous vos livres et les étendez sous le soleil,
en laissant pendant quelque temps la pluie, la neige 
        et les insectes accomplir leur oeuvre, il n'en restera plus rien.
Mais le Grand Esprit nous a fourni la possibilité, à vous et à moi,        
d'étudier à l'université de la nature les forêts, les rivières,
les montagnes, et les animaux dont nous faisons partie."

Tatanga Mani (ou Walking Buffalo), indien Stoney (Canada)
.
"L'homme blanc, 
dans son indifférence pour la signification de la nature,
a profané la face de notre Mère la Terre.
L'avance technologique de l'homme blanc s'est révélée
comme une conséquence de son manque d'intérêt 
pour la voie spirituelle,        
et pour la signification de tout ce qui vit.        
L'appétit de l'homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir
l'a aveuglé sur le mal qu'il a causé à notre Mère la Terre,
dans sa recherche de ce qu'il appelle les ressources naturelles.
Et la voie du Grand Esprit est devenue difficile à voir
pour presque tous les hommes,
 et même pour beaucoup d'Indiens
qui ont choisi de suivre la voie de l'homme blanc.
Aujourd'hui, les terres sacrées où vivent les Hopis sont profanées
par des hommes qui cherchent du charbon et de l'eau dans notre sol,
afin de créer plus d'énergie pour les villes de l'homme blanc.
On ne doit pas permettre que cela continue.
Sans quoi notre Mère la Nature réagirait de telle manière
que presque tous les hommes auraient à subir la fin qui a déjà commencé.
Le Grand Esprit a dit qu'on ne devait pas laisser cela arriver,        
même si la prédiction en a été faite à nos ancêtres.
Le Grand Esprit a dit de ne pas prendre à la terre,
de ne pas détruire les choses vivantes.
Aujourd'hui, presque toutes les prophéties se sont réalisées.
Des routes grandes comme des rivières traversent le paysage;
l'homme parle à travers un réseau de téléphone        
et il voyage dans le ciel avec ses avions.
Deux grandes guerres ont été faites par ceux
qui arborent le swastika ou le soleil levant.
Le Grand Esprit a dit que si une gourde de cendres 
était renversée sur la terre,
beaucoup d'hommes mourraient,        
et que la fin de cette manière de vivre était proche.
Nous interprétons cela comme les bombes atomiques 
lancées sur Hiroshima et Nagasaki. 
Nous ne voulons pas que cela se reproduise 
dans aucun autre pays pour aucun autre peuple; 
cette énergie devrait servir à des fins pacifiques,
 non pour la guerre.
Nous, les chefs religieux et porte-parole légitimes 
du peuple indépendant des Hopis, 
avons été chargés par le Grand Esprit 
d'envoyer au président des Etats-Unis
et à tous les chefs spirituels une invitation à nous rencontrer
pour discuter du salut de l'humanité, afin que la Paix, 
l'Unité et la Fraternité règnent partout où il y a des hommes."

Lettre des Indiens Hopis au président Nixon en 1970