Pourquoi, d’après vous, « tout peut s’effondrer » ?
Le livre compile un faisceau de preuves montrant que l’effondrement
pourrait survenir plus vite qu’on ne veut bien le croire.
Prenons
l’exemple du pétrole : il y a cinquante ans,
pour chaque baril consommé, l’industrie en découvrait six.
pour chaque baril consommé, l’industrie en découvrait six.
Actuellement, malgré des moyens
technologiques bien plus importants,
le monde consomme sept barils pour
chaque baril découvert !
Vous savez, on entend souvent cette formule :
« Ça fait quarante ans que vous nous annoncez l’effondrement… »
Sous-entendu : votre discours n’est pas nouveau.
C’est faux : la
situation est bien plus grave qu’il y a, disons, cinq ans.
Il est trop
tard pour beaucoup de choses.
Aujourd’hui, on ne peut plus viser un développement durable ;
on doit
plutôt apprendre à vivre avec l’effondrement.
Mais cet effondrement
appelle une transition
vers une nouvelle ère de l’entraide.
vers une nouvelle ère de l’entraide.
On peut
encore bâtir des systèmes résilients à une échelle locale,
qui
permettront de mieux endurer les chocs à venir
Je défends un
catastrophisme positif,
cherche à inventer un ici et maintenant.
"Je défends un catastrophisme positif"
(en 2015)
Un entretien absolument passionnant ...
entre Pablo Servigne et ...François Ruffin !
.
On pourrait passer du temps à définir tous ces termes
mais ils font tous partie d’une nébuleuse qui, pour moi,
s’oppose à celle du mutualisme, de la solidarité et de l’altruisme.
Deux grandes forces sont à l’œuvre :
celle qui sépare les êtres vivants et celle qui les associe.
C’est l’équilibre entre les deux qui m’intéresse.
Une des dynamiques du capitalisme c’est la compétition,
mais celle-ci n’empêche pas une association pour être plus compétitif :
c’est la base de l’entreprise.
sommes dans un bain qui nous incite
à mettre les individus et les groupes en compétition.
Pour justifier son existence, en découle un besoin de montrer
que le monde n’est que compétition
et c’est pour ça que les théoriciens du capitalisme sont allés
chercher Darwin lors de la révolution industrielle
Ils sont allés chercher dans ses idées – tout en les déformant –
une justification naturelle à cette ultra-compétition.
Je ne sais pas quel est l’œuf de la poule,
mais on en est venu à créer une société
dans laquelle le lien social est de plus en plus ténu,
une société atomisée où chacun est de plus en plus individualisé et seul.
On se retrouve avec un immense besoin de consolation,
reprendre les termes de Stig Dagerman.
D’ailleurs je conseille le magnifique texte de cet anarcho-syndicaliste suédois
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
Quand le vide est créé, les grandes boites peuvent alors nous vendre
de la poudre de perlimpinpin pour le combler.
Ce qui marche assez bien et crée alors une boucle de rétroaction
qui favorise encore l’atomisation et aggrave notre besoin de pansements
Il devient urgent de changer le sens de ces boucles de rétroaction.
Dans l’idée de changer de mythologie,
il y a celle de recréer du lien qui lui-même va créer
d’autres histoires qu’on pourra se raconter.
Nous devons recréer du sens et du lien !
C’est ce que j’essaie de faire dans mes écrits
et lors de mes conférences.
Pablo Servigne
"Effondrement ou autre futur"
.
Selon vous, le capitalisme favorise-t-il vraiment les comportements individualistes ?
Individualiste, compétitif, égoïste…On pourrait passer du temps à définir tous ces termes
mais ils font tous partie d’une nébuleuse qui, pour moi,
s’oppose à celle du mutualisme, de la solidarité et de l’altruisme.
Deux grandes forces sont à l’œuvre :
celle qui sépare les êtres vivants et celle qui les associe.
C’est l’équilibre entre les deux qui m’intéresse.
Une des dynamiques du capitalisme c’est la compétition,
mais celle-ci n’empêche pas une association pour être plus compétitif :
c’est la base de l’entreprise.
sommes dans un bain qui nous incite
à mettre les individus et les groupes en compétition.
Pour justifier son existence, en découle un besoin de montrer
que le monde n’est que compétition
et c’est pour ça que les théoriciens du capitalisme sont allés
chercher Darwin lors de la révolution industrielle
Ils sont allés chercher dans ses idées – tout en les déformant –
une justification naturelle à cette ultra-compétition.
Je ne sais pas quel est l’œuf de la poule,
mais on en est venu à créer une société
dans laquelle le lien social est de plus en plus ténu,
une société atomisée où chacun est de plus en plus individualisé et seul.
On se retrouve avec un immense besoin de consolation,
reprendre les termes de Stig Dagerman.
D’ailleurs je conseille le magnifique texte de cet anarcho-syndicaliste suédois
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
Quand le vide est créé, les grandes boites peuvent alors nous vendre
de la poudre de perlimpinpin pour le combler.
Ce qui marche assez bien et crée alors une boucle de rétroaction
qui favorise encore l’atomisation et aggrave notre besoin de pansements
Il devient urgent de changer le sens de ces boucles de rétroaction.
Dans l’idée de changer de mythologie,
il y a celle de recréer du lien qui lui-même va créer
d’autres histoires qu’on pourra se raconter.
Nous devons recréer du sens et du lien !
C’est ce que j’essaie de faire dans mes écrits
et lors de mes conférences.
Pablo Servigne
"Effondrement ou autre futur"
.
Ce sont la mise en application de belles valeurs qui sauvera les hommes: entraide partage, respect de la nature, sens des responsabilité. Mais en est-il capable ? Le pire poison actuel: l'inégalité croissante de la détention des richesses.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si "l'Homme" en est capable...mais certains hommes (et femmes) en sont capables, c'est sûr, et c'est ça qui compte...
SupprimerQuant à l'inégalité croissante de la détention des richesses, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'elle est inscrite , déjà, au moment où l'on crée le système monétaire actuel (avec crédit et dette).
Tant que l'on accepte ce système, elle est inévitable, malheureusement.
Soit on en sort, soit ça continue de plus en plus...
Je pense que ce n'est pas le système qui est en cause mais la nature profonde des humains, égoïstes, non partageurs, avides de pouvoirs et d'argent. Il faut donc agir sur les valeurs…..Mais vaste programme !!
SupprimerJ'ai longtemps pensé comme toi, Daniel...mais je suis un peu revenue sur cette position.
SupprimerAujourd'hui, tu vois, je pense qu'il y a seulement une minorité qui est véritablement avide de pouvoir et d'argent, et une majorité qui n'est pas si mauvaise que ça mais qui est prise dans un système "fou" et qui ne fait pas un "acte de résistance" suffisant envers ce système, pour l'empêcher de perdurer...
Pour plus de détails et comprendre comment fonctionne le système monétaire (aller jusqu'au bout, ça vaut la peine):
RépondreSupprimerhttp://fabulo.blogspot.com/2013/10/crise-financiere-ou-fin-dun-systeme.html
https://www.dailymotion.com/video/xkvs7o?start=14
https://www.dailymotion.com/video/xhpbpf?start=21