Il est heureux que le peuple de la nation
ne comprenne pas
notre système monétaire et bancaire,
parce que, s'il le comprenait,
je crois qu'il y aurait une révolution
avant demain matin.
.
Henry Ford
.
Finement comprendre la monnaie
est une expérience incroyable,
quelque chose de l’ordre du film Matrix.
On se libère des conditionnements du système,
pour le contempler du dehors,
dans ses structures fines.
La plupart des échanges sont aujourd’hui monétarisés.
La monnaie imbibe tout, nos psychés, nos comportements,
bien au-delà de ce que nous imaginons.
L’ensemble du monde actuel est modelé par la monnaie.
Réaliser cela est très secouant.
C’est du même ordre que découvrir la rotondité de la terre...
.
Jean-François Noubel
.
De la même façon que le micro-ordinateur a donné leur autonomie informatique
à toutes les unités humaines (maisons, entreprises, écoles,
institutions...)
et que les technologies vertes promettent de leur
donner
une autonomie énergétique (solaire, éolien, géothermie, etc.),
voilà qu’arrivent les monnaies libres (« open money »),
censées donner à
chacun son autonomie monétaire...
chacun pourra bientôt devenir
émetteur/récepteur de monnaies
- ce qui va métamorphoser l’économie et
la société,
mais aussi nos vies et nos esprits.
Nouvelles Clés : Avant les années 70, personne n’avait vu venir le micro-ordinateur
Nouvelles Clés : Avant les années 70, personne n’avait vu venir le micro-ordinateur
et les
bouleversements qu’il allait apporter.
Dans les années 80, qui nous
parlait d’Internet ?
Aujourd’hui, vous dites que nous sommes à la veille
d’un choc aussi grand,
concernant non plus l’information, mais la
monnaie ?
Jean-François Noubel : Avant de pouvoir vous parler de l’arrivée
Jean-François Noubel : Avant de pouvoir vous parler de l’arrivée
des « monnaies libres » (open money),
il est indispensable de comprendre
deux ou trois choses sur notre système actuel.
deux ou trois choses sur notre système actuel.
Vous avez déjà joué au Monopoly,
n’est-ce pas,
avec des joueurs et une banque ?
avec des joueurs et une banque ?
Si la banque ne donne
pas d’argent, le jeu s’arrête,
même si vous possédez des maisons.
On
peut entrer en pauvreté, non par manque de richesse,
mais par manque d’outil de transaction, de monnaie.
Dans le monde d’aujourd’hui, 90% des personnes,
Dans le monde d’aujourd’hui, 90% des personnes,
des entreprises et même des États sont en manque de
moyens d’échange,
non qu’ils soient pauvres dans l’absolu (ils ont du
temps, des compétences,
souvent des matières premières), mais par absence de monnaie.
Pourquoi ? Parce que, comme dans le Monopoly,
leur seule monnaie dépend d’une source extérieure,
qui va en injecter ou pas.
qui va en injecter ou pas.
Il n’y a pas autonomie monétaire des écosystèmes.
Au Monopoly tout le monde commence à égalité.
Au Monopoly tout le monde commence à égalité.
Puis, peu à peu, des
déséquilibres s’introduisent.
Si la banque décidait de faire payer la
monnaie, avec taux d’intérêt,
les déséquilibres s’accroîtraient encore
plus vite,
parce que, mathématiquement,
parce que, mathématiquement,
l’intérêt évolue de façon
exponentielle.
Aujourd’hui, 95 % de la monnaie mondiale est payante.
En moyenne, quand vous achetez un objet,
le cumul des intérêts constitue 50% de son prix.
Cette architecture fait que la moindre inégalité s’amplifie très vite :
Cette architecture fait que la moindre inégalité s’amplifie très vite :
plus
vous êtes riche, plus vous avez tendance à vous enrichir,
plus vous êtes
pauvre, plus vous avez tendance à vous appauvrir.
Il y a un phénomène
d’auto-attraction de la monnaie,
quasiment comme la matière dans le
cosmos.
On parle de « loi de condensation »,
avec des boucles en feedback positif ou négatif.
Le premier a en avoir parlé, au XIX° siècle, est l’économiste Vilfredo Pareto,
Le premier a en avoir parlé, au XIX° siècle, est l’économiste Vilfredo Pareto,
qui avait beaucoup voyagé et constaté que, quel que soit le système,
20% de la population humaine possédait en moyenne 80% des richesses.
Le « principe Pareto »
a montré que notre système monétaire
n’était pas viable à long terme -
tout le monde est d’accord là-dessus,
même les dirigeants de l’US
Federal Bank.
C’est par nature un système à cycle court,
où l’on doit régulièrement remettre les compteurs à zéro,
par une crise grave, un crack général, une guerre.
où l’on doit régulièrement remettre les compteurs à zéro,
par une crise grave, un crack général, une guerre.
Ce système encourage fondamentalement le court terme, la compétition,
la propriétarisation d’un maximum de choses, ressources,
le
décalage entre riches et pauvres s’accroît jusqu’à l’absurde,
puisque
finalement, le riche élimine les pauvres et,
se retrouvant seul, ne peut
plus jouer.
Même s’il dit qu’il a « gagné »,
c’est un jeu à mort collective.
c’est un jeu à mort collective.
Si vous faisiez jouer à ce jeu
les dix sages les plus sages du monde,
les dix sages les plus sages du monde,
ils ne pourraient rien y changer,
car tout dépend de la règle,
car tout dépend de la règle,
c’est-à-dire de l’architecture intrinsèque du système,
notamment en ceci :
notamment en ceci :
les
joueurs dépendent d’une source extérieure
qui leur fournit l’outil de leurs propres transactions
qui leur fournit l’outil de leurs propres transactions
et, ce faisant, leur dicte sa loi.
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