Quelles que soient les scories
que comporte le mouvement des gilets
jaunes,
quels que soient les parasitages dégradants,
voyons que,
dans le
soudain redressement des courbés,
dans la vocifération des ignorés,
dans l’exaspération des derniers de cordée,
il y a la revendication d’hommes et de femmes,
de vieux et de jeunes, d’être reconnus
comme êtres humains à part entière.
Ces paroles d'Edgar Morin font écho à celles
prononcées par la philosophe Simone Weil
qui témoigne de la grève des ouvrières de la
métallurgie
durant le Front Populaire en 1936 :
durant le Front Populaire en 1936 :
"Dans ce mouvement, il s'agit de bien autre chose
que telle ou telle revendication particulière, si importante soit-elle...
Il s'agit, après avoir toujours plié, tout subi, tout encaisser en
silence
pendant des mois, des années, d'oser se redresser, se tenir
debout.
Prendre la parole à son tour."
Que peut-on comprendre à l’insurrection des consciences
Que peut-on comprendre à l’insurrection des consciences
en réduisant
la force insurrectionnelle aux formes à travers lesquelles elle se
manifeste ?
Bien au-delà du prix de l’essence, le vrai problème
c’est la perte de l’essentiel
qui donne un sens à la vie et une cohésion
aux communautés humaines.
Perdre l’essentiel c’est réduire l’être
humain
à sa fonction économique de producteur/consommateur
mais c’est
aussi fragmenter les communautés humaines
en monades individuelles et
isolées
qui en viennent d’abord à s’ignorer puis à se combattre.
L'insurrection des consciences n'est pas réductible
L'insurrection des consciences n'est pas réductible
au redressement de la courbe du
chômage
ou à celle du pouvoir d'achat.
ou à celle du pouvoir d'achat.
Elle vise à redresser la tête des hommes,
courbés sous le joug d'un système inhumain,
courbés sous le joug d'un système inhumain,
afin qu'ils puissent retrouver le sens d'une
verticalité
sans laquelle aucune dignité n'est concevable.
qui nie la dignité et la sensibilité des individus
en contestant
leur qualité d’être humain
pour les réduire à une fonction de simples agents économiques
dans la grande mécanique du marché.
"Quand on prive les gens de dignité,
vient un moment donné où ils demandent réparation"
Michel Onfray.
(...)
Dans les grandes cultures traditionnelles,
l’être humain est considéré comme un organisme vivant,
sentant et conscient
à l’intérieur duquel s’opère une circulation
d’énergie
entre ces deux pôles, matériel et spirituel, que sont la Terre
et le Ciel.
Cette circulation énergétique - de bas en haut
(transmutation)
et de haut en bas (inspiration) - s’effectue à travers
divers strates :
la matérialité physique (pied), le feu de la vie
(sexe),
la lumière de l’âme (cœur) et la vibration de l’esprit (tête).
Quand le fétichisme de l'abstraction cristallise le mental
Quand le fétichisme de l'abstraction cristallise le mental
jusqu'à le
couper d'une inspiration supérieure,
celui-ci se transforme en une sorte
de "coiffe" intellectuelle
(rationaliste et technocratique)
qui empêche
la libre circulation de l’énergie vitale entre Terre et Ciel.
Ce qui a
pour conséquence une pression et une compression énergétique
à l’origine
des nombreux problèmes individuels et collectifs
évoqués précédemment.
L'énergie insurrectionnelle émerge des profondeurs instinctives
L'énergie insurrectionnelle émerge des profondeurs instinctives
Effrayés par les incendies à travers lesquels il se manifeste,
Si on peut qualifier l'insurrection de feu sacré,
c'est qu'elle
relève d'une poussée verticale propre à l'instinct vital.
L'étymologie permet de mieux comprendre cette
dynamique
puisque le mot "insurrection" est emprunté au bas latin
"insurrectio" :
"action de s'élever" (in : dans ou vers et surgere
: surgir).
Ce mouvement d'insurrection naît du surgissement intérieur
des forces
créatrices de la vie
animées par le souffle libérateur de l'esprit.
Issue des profondeurs de l’instinct vital, une énergie insurrectionnelle
va donc chercher à transformer, à renverser, voire à détruire,
tout ce
qui entrave la circulation harmonieuse
entre les racines telluriques et
les branches spirituelles
de cet arbre de vie et de connaissance qu’est
l’être humain.
L'énergie insurrectionnelle émerge des profondeurs instinctives
comme un feu sacré en quête du souffle inspiré
qui permet à
la vie de se libérer de la pesanteur matérielle.
Cet élan libérateur et
transcendant qui anime la force insurrectionnelle
fait qu’elle est
absolument irréductible aux diverses formes
auxquelles on voudrait la
réduire et dans lesquelles on voudrait l’enfermer.
L'insurrection c'est - dans le double
sens du terme
- la manifestation de la
vie/esprit
contre tout ce qui l'empêche de se
développer. L'énergie insurrectionnelle émerge des profondeurs instinctives
comme un feu sacré en quête du souffle inspiré
qui permet à
la vie de se libérer de la pesanteur matérielle.
Cet élan libérateur et
transcendant qui anime la force insurrectionnelle
fait qu’elle est
absolument irréductible aux diverses formes
auxquelles on voudrait la
réduire et dans lesquelles on voudrait l’enfermer.
Le sens de la vie est celui de
son développement continu.
Quand ce développement est interrompu,
le sens est interdit.
C'est cette interdiction que
transgresse le feu sacré à travers un puissant élan vital
qui libère la parole, la pensée et
l'action.
Effrayés par les incendies à travers lesquels il se manifeste,
les
technocrates cherchent à éteindre ce feu sacré
au lieu de le canaliser
pour en faire le moteur d'un saut évolutif
rendu nécessaire par la crise
de civilisation
et les risques d'effondrement qu'elle préfigure.
Tous les grands visionnaires qui ont fait évoluer l’humanité
Tous les grands visionnaires qui ont fait évoluer l’humanité
furent des
insurgés contre l’ordre établi,
qu’il soit social ou politique, culturel
ou spirituel.
Rien de grand n’a été fait dans l’histoire
qui ne soit
animé par ce feu sacré capable de renverser et de transformer
les
formes dégénérées qui font obstacle à la force créatrice de la
vie/esprit.
Cette "puissance destituante" du feu sacré est toujours
synchrone
à l'émergence de formes inédites
à travers lesquelles se
manifeste cette force créatrice.
(...)
« Il y a dans toute lutte un côté que l’on peut nommer spirituel…
C’est cet aspect symbolique qui est le cœur battant
de ces régulières
révoltes des peuples,
dont le phénomène des gilets jaunes est
l’expression contemporaine.
Cet aspect est la ressource indomptable de la force morale. »
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