mardi 24 mars 2020

Stopper le virus de la peur




"Paramétré pour la survie, 
notre cerveau accorde beaucoup plus d'importance 
à tout ce qui pourrait nous menacer qu'au reste.
Et lorsqu'il s'agit d'une épidémie, 
nous sommes quasiment programmés pour avoir peur, 
comme lorsque nous faisons face à des araignées ou à des serpents.
Cela nous vient de nos ancêtres qui redoutaient plus que tout 
ces maladies contagieuses.

Notre amygdale, la zone du cerveau qui traite les signaux de menace, 
prend alors le contrôle et nous fait prendre des décisions irrationnelles, 
comme désigner des boucs émissaires (les Asiatiques, par exemple)
ou agresser une personne qui porte un masque, 
comme on a pu le voir dans les dernières semaines.
Surtout notre corps tout entier se prépare 
à la possibilité d'une contamination.

Si le stress devient chronique, notre système immunitaire 
lance le processus d'inflammation en amont, 
comme si nous étions déjà infectés.
Et là, c'est comme si nous conduisions 
une voiture à 200km/H sur une route de campagne.
Non seulement notre vitesse est inadaptée
mais en plus, nous épuisons notre organisme.
Trop sollicitée, notre immunité faiblit.
Et nous devenons alors plus sensibles aux virus
qui profitent de l'occasion pour forcer nos cellules.
Un cercle vicieux qu'il faut absolument briser
pour retrouver la sérénité.

Plus inquiétante encore  que le minuscule coronavirus, 
c'est bien notre très grande angoisse collective en situation de crise
qui peut devenir notre véritable ennemie.
.
Anne Guion
.


3 commentaires:

  1. Bon, et alors que faire? L'ignorance est aussi une source d'angoisse...

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    1. Tout est dans un certain "équilibre", je crois : avoir suffisamment peur pour prendre les précautions nécessaires, mais ne pas paniquer, pour ne pas aggraver la situation...

      Je parle d'expérience : ces dernières années, j'ai eu plus d'une fois l'occasion de "paniquer" (quatre ou cinq maladies "graves" ou "inconnues" dans ma famille proche).
      Je sais à quel point c'est facile de sombrer dans une angoisse profonde quand l'autre présente des symptômes inquiétants, je l'ai vécu...plusieurs fois.
      La panique n'arrange rien.
      Le déni non plus.
      Il faut chercher une position "entre les deux"...
      Les pompiers, les urgentistes le savent bien, eux qui le vivent toute la journée !
      Mais le paradoxe, c'est que souvent, ceux qui ont le plus "peur" sont ceux qui ne sont pas touchés.

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  2. Fin janvier, je publiais une vidéo intitulée "De la peur de la mort à l'amour de la vie"...
    Elle me semble de plus en plus d'actualité !

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