Il faut dire un NON ferme à la société de surveillance, même temporaire
Jusqu'où les gouvernements sont-ils prêts
à aller
pour faire respecter les nouvelles règles ?
Surtout, seront-ils
capables de revenir en arrière
une fois la crise passée ?
.
La pandémie que nous subissons est une crise hors norme.
Certains ont utilisé le qualificatif de guerre.
Partout, les citoyens ont peur.
Nous avons peur pour notre santé, pour celle des autres
et de plus en plus nous sommes terrifiés
par les conséquences économiques et sociales de cette crise.
La demande numéro un faite aux gouvernants
est celle d'une double sécurité, sanitaire et économique.
Pour
répondre et nous protéger,
souvent au prétexte paternaliste de nous
responsabiliser,
un peu partout sur la planète,
les responsables gouvernementaux et administratifs
les responsables gouvernementaux et administratifs
exigent des outils institutionnels
supplémentaires.
Pas moins de 84 pays ont ainsi décidé de promulguer des
lois d'urgence
Face à un tel cataclysme, il y a eu, côté politique et administratif,
comme souvent, dans un premier temps, le déni du réel.
On l'a vu en Chine, aux USA, au Brésil, en Grande-Bretagne... en France
aussi !
Est ensuite venue la nécessité d'habiller ce qu'on ne comprend
pas.
Puis la narration bascule, on dramatise la situation
et on ouvre, parfois même dans des régimes normalement très apaisés,
la porte aux attaques concrètes contre la démocratie.
Confinements généralisés et sorties extérieures hyper réglementées
voire couvre-feux, interdiction des grands rassemblements
et autres
manifestations de masse qui ont secouées
de très nombreuses géographies
en 2019,
report des élections sine die voire pire maintien
sans que les oppositions puissent faire campagne,
soutiens financiers
distribués de manière sélective,
censures, répressions violentes
contre
ceux qui dérogent à l' « effort collectif »
et mettent en danger la
nation.
Sans caricaturer le réel, on peut même parfois légitimement
s'inquiéter de la porosité entre démocraties de crise
et régimes autoritaires.
L'application
d'outils digitaux de surveillance généralisée,
l'utilisation
potentielle de drones,
l'introduction de capteurs de reconnaissance
faciale,
la mobilisation de délations ...
gagner la guerre contre le virus
justifierait le basculement,
justifierait le basculement,
temporaire certes,
dans un espace temps hybride entre démocratie
et société de techno-surveillance autoritaire.
Un dôme sombre recouvre la vie réelle de certains pays.
Journalistes,
opposants politiques, activistes des droits de l'homme...
tout l'espace
public est paralysé voire attaqué.
L'opacité domine. La corruption se
renforce.
Et la confiance s'érode.
Même en France, l'état d'urgence sanitaire propose
une série de questionnements au delà des garde-fous.
On
peut imaginer qu'une fois la « guerre » enfin gagnée,
de nombreux
gouvernements abandonneront ces pouvoirs d'exceptions.
Parions aussi que
dans certains cas, en particulier là où les racines démocratiques
sont
peu profondes et les contrôles institutionnels approximatifs,
les
situations seront gelées, les pouvoirs maintenus, voire les élections
oubliées.
Nous n'avons qu'une seule terrible certitude.
C'est
que, si malheureusement la bataille dure, le coronavirus va ajouter
de
la crise économique, de la pauvreté, des gens vont encore tomber
malades,
d'autres vont mourir et de plus en plus d'habitants de ce Monde
vont hurler leurs colères.
Le coronavirus ne sera pas vaincu
par l'espionnage généralisé de la société de la surveillance,
encore
moins par la propagande et la répression des opposants.
Seuls les résultats concrets seront évalués par les peuples.
Si
les gouvernants et leurs administrations ne sont pas en cause
dans la
naissance et la propagation du virus depuis la Chine,
ce ne sont pas les
citoyens qui sont les responsables des hésitations,
impréparations,
erreurs et autres impostures
qui nous ont conduits dans cette situation
inédite et chaotique.
Et nous sommes projetés, nous citoyens,
au
cœur de ce grave défi d'un réel démocratique se durcissant
pour
répondre aux attaques du virus.
C'est dans notre vigilance citoyenne que réside l'antidote
à ces tentatives de détournements politiques et économiques.
Si
nous ne sommes pas vigilants, ces dérives pourraient façonner
la vie
civique, la politique, l'économie et nos vies individuelles
pour les
décennies à venir.
Il ne peut y avoir de doute, nous ne pouvons
laisser, ici,
s'ouvrir la porte et donner l'impression
que nous aussi
nous acceptons
le « techno-autoritarisme » même soft.
seraient même légitimés par nos démocraties.
L'équilibre est instable et fragile
tant nous sommes inquiets de notre présent
et terrifiés par l'avenir proche.
puis surtout nous avons déjà offert
tant de parts digitales de nous
même, de nos vies,
parfois jusqu'à notre libre arbitre à des acteurs
privés,
cette fois, ceux que nous appelons les GAFAM,
ceux qui
se nourrissent, encore plus depuis le confinement,
nos servitudes
volontaires, et qui, comme par hasard sont à l'affût,
proposant leurs
services « désintéressés » comme la Chine
Il faut dire non à la société de surveillance.
Maintenant.
le 28 avril 2020
.
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