mercredi 3 juin 2020

Une crise initiatique ?



"Cette crise est terrible par les conséquences qu’elle produit. 
Il sera difficile de s’en relever, d’un point de vue économique. 
Des millions de gens sont touchés dans leur propre logique, 
avec une société qui s’est construite d’une certaine façon 
et qui maintenant est en décrépitude, qu’on le veuille ou non. 
On ne va pas rétablir ce qui a préexisté."




La démence de l’espèce humaine

 

Pour Pierre Rabhi, on peut vivre cette crise comme une grande initiation
comme quelque chose qui remet en question le système établi jusque-là 
 et que nous croyions puissant. 
La crise nous montre bien que nous ne sommes pas si puissants que cela 
et que le temps est venu d’avoir d’autres références d’existence.

Nous avons une planète absolument splendide, qui nous offre absolument tout. 
Elle est généreuse et pleine de bienveillance, rappelle Pierre Rabhi, 
qui est aussi un jardinier. 

"Elle est magnifique et ce quelque chose de magnifique n’est pas perçu. 
Et c’est là qu’il y a une dérive, 
presque une démence de l’espèce humaine
 qui est en train de la détruire sur l’ensemble de la sphère terrestre."




 J’aimerais tant me tromper,
 c’est le titre de l’un de ses ouvrages publié chez l’Aube.
 "J’aimerais tant me tromper quand je diagnostique l’état de la planète,
 des sociétés, de notre civilisation contemporaine, de l’humanité des hommes". 
Pour lui, cette pandémie ou autre chose… 
tout cela était prévisible.

"Il y a aussi la pandémie de la famine
que l’on pourrait corriger 
si nous avions de la générosité. 
Tout est possible pour que des êtres humains, des enfants, 
ne naissent pas pour agoniser et mourir, 
mais pour vraiment jouir de la vie.
Il y a toute une partie qui est liée à l’inintelligence humaine, 
à une démence dont le mobile fondamental est l’argent.

 Cette accumulation, ces silences avec lesquels joue un 1/5 de l’humanité, 
provoquant des mal-être, des séismes et de la mort partout. 
Nous avons à évoluer et cette évolution est malheureusement démentie 
par la façon dont nous utilisons notre vie."


Comment faire sa part ?

 

Faire sa part, c’est important dans la philosophie de Pierre Rabhi
Pour faire sa part après le coronavirus, 
il faudra que l’humanité mobilise son énergie
pour construire un monde viable, 
qui ait de la beauté et de la générosité.

Plutôt que de continuer à regarder la courbe du PNB, 
la concurrence internationale, et à accumuler.
"Il faut d’urgence s’éveiller, prendre conscience de notre inconscience
Nous sommes dans des dérives qui sont peut-être encore réversibles 
mais qui risquent, en persistant, de devenir irréversibles."


Comment faire pour ne pas recommencer comme avant ?

 

Les hommes politiques sont révélateurs 
du niveau de conscience de ceux qui les ont élus. 
Dans les démocraties, sur quels critères nous prononçons-nous ? 
Nous nous trouvons victimes nous-mêmes de ce que nous avons produit.
Le postulat était de nous libérer, or nous n’arrêtons pas de nous incarcérer.


Pierre Rabhi est très endolori par les gens 
qui se retrouvent dans quelques mètres carrés avec des enfants 
et qui vivent ce confinement comme quelque chose d’extrêmement restrictif. 
Cela produit des violences conjugales et autres dérives.




"C’est une anomalie terrible à laquelle nous ne nous attendions pas. 
Elle devrait être suffisamment significative et instructive 
 pour nous aider à méditer sur le comment."
Est-ce que nous revenons simplement comme avant ? 
Mais avec une économie exsangue, c’est mission impossible.

Cette crise n’est-elle pas initiatique, au sens profond du terme, 
et ne nous ramène-t-elle pas à nous-mêmes, 
en nous rappelant que nous avons une vie précieuse, 
qui n’est pas à dédier à un système carcéral ?


"De la maternelle à l’université, on est enfermés, au bahut, 
puis on travaille dans des boîtes, on va s’amuser en boîte, 
on y va dans sa caisse, 
puis il y a la boîte où on stocke les vieux 
en attendant la boîte finale. "




Pour Pierre Rabhi, nous sommes nés pour nous épanouir, 
pour admirer la vie, et ce n’est pas pour nous contenter 
de 11 mois de coma et d’un mois de réanimation. 
(...)
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 Article ICI
(Rtbf - 24 avril 2020)
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