"Cette crise est terrible par les conséquences qu’elle
produit.
Il sera difficile de s’en relever, d’un point de vue
économique.
Des millions de gens sont touchés dans leur propre logique,
avec une société qui s’est construite d’une certaine façon
et qui
maintenant est en décrépitude, qu’on le veuille ou non.
On ne va pas rétablir ce qui a préexisté."
La démence de l’espèce humaine
Pour Pierre Rabhi, on peut vivre cette crise comme une grande initiation,
comme quelque chose qui remet en question le système établi jusque-là
et que nous croyions puissant.
La crise nous montre bien que nous ne
sommes pas si puissants que cela
et que le temps est venu d’avoir
d’autres références d’existence.
Nous avons une planète absolument splendide, qui nous offre
absolument tout.
Elle est généreuse et pleine de bienveillance, rappelle
Pierre Rabhi,
qui est aussi un jardinier.
"Elle est magnifique et ce quelque chose de magnifique n’est pas
perçu.
Et c’est là qu’il y a une dérive,
presque une démence de l’espèce
humaine
c’est le titre de l’un de ses ouvrages publié chez l’Aube.
"J’aimerais
tant me tromper quand je diagnostique l’état de la planète,
des
sociétés, de notre civilisation contemporaine, de l’humanité des
hommes".
Pour lui, cette pandémie ou autre chose…
tout cela était prévisible.
tout cela était prévisible.
"Il y a aussi la pandémie de la famine,
que l’on pourrait corriger
que l’on pourrait corriger
si nous avions de la générosité.
Tout est possible pour que des
êtres humains, des enfants,
ne naissent pas pour agoniser et mourir,
mais pour vraiment jouir de la vie.
Il y a toute une partie qui est liée à l’inintelligence humaine,
à une démence dont le mobile fondamental est l’argent.
Cette accumulation, ces silences avec lesquels joue un 1/5 de
l’humanité,
provoquant des mal-être, des séismes et de la mort
partout.
Nous avons à évoluer et cette évolution est malheureusement
démentie
par la façon dont nous utilisons notre vie."
Comment faire sa part ?
Faire sa part, c’est important dans la philosophie de Pierre Rabhi.
Pour faire sa part après
le coronavirus,
il faudra que l’humanité mobilise son énergie
pour construire un monde viable,
pour construire un monde viable,
qui ait de la beauté et de la générosité.
Plutôt que de continuer à regarder la courbe du PNB,
la concurrence
internationale, et à accumuler.
"Il faut d’urgence s’éveiller, prendre conscience de notre inconscience.
Nous sommes dans des dérives qui sont peut-être encore réversibles
mais qui risquent, en persistant, de devenir irréversibles."
Comment faire pour ne pas recommencer comme avant ?
Les hommes politiques sont révélateurs
du niveau de conscience de
ceux qui les ont élus.
Dans les démocraties, sur quels critères nous
prononçons-nous ?
Nous nous trouvons victimes nous-mêmes de ce que nous
avons produit.
Pierre Rabhi est très endolori par les gens
qui se retrouvent dans quelques mètres carrés avec des enfants
et qui
vivent ce confinement comme quelque chose d’extrêmement restrictif.
"C’est une anomalie terrible à laquelle nous ne nous attendions pas.
Elle devrait être suffisamment significative et instructive
pour nous aider à méditer sur le comment."
Est-ce que nous revenons simplement comme avant ?
Mais avec une économie exsangue, c’est mission impossible.
Cette crise n’est-elle pas initiatique, au sens profond du terme,
et
ne nous ramène-t-elle pas à nous-mêmes,
en nous rappelant que nous avons une vie précieuse,
qui n’est pas à dédier à un système carcéral ?
"De la maternelle à l’université, on est enfermés, au bahut,
puis
on travaille dans des boîtes, on va s’amuser en boîte,
on y va dans sa
caisse,
puis il y a la boîte où on stocke les vieux
en attendant la
boîte finale. "
pour admirer la vie, et ce n’est pas pour nous contenter
de 11
mois de coma et d’un mois de réanimation.
(...)
.
Article ICI
(Rtbf - 24 avril 2020)
(Rtbf - 24 avril 2020)
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