vendredi 11 septembre 2020

Ce qu'il faut de nuit

 


Ce qu’il faut de nuit
Au-dessus des arbres, 
Ce qu’il faut de fruits
Aux tables de marbre, 
Ce qu’il faut d’obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu’il faut de pur
Au sang écarlate, 
Ce qu’il faut de jour 
Sur la page blanche,
Ce qu’il faut d’amour
Au fond du silence.

Et l’âme sans gloire
Qui demande à boire, 
Le fil de nos jours
Chaque jour plus mince, 
Et le coeur plus sourd
Nul n’entend que nous 
La poulie qui grince,
Le seau est si lourd.

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Jules Supervielle

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2 commentaires:

  1. Ah Oui! Supervielle... enchantement de mon adolescence! Je vais aller piocher dans ma bibliothèque, grâce à toi! Merci et bon dimanche!

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    1. Certains disent que Supervielle est le poète qui transforme "la douleur en douceur"...je suis assez d'accord...

      Bonne lecture, Gine !

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