Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
ça fait du bien !
RépondreSupprimerA ne pas oublier!
RépondreSupprimerComme dit, "ça fait du bien" ! Mais nous savons tous que la liberté n'est qu'une belle utopie qui nous permet de tendre, d'aller vers...
RépondreSupprimerUn ami d'une quarantaine d'années en surpoids, s'est retrouvé hospitalisé pendant deux mois en raison de ce foutu virus. Il s'en est tiré de justesse et souffre de complications handicapantes.
Quelle liberté avait-il d'être en surpoids ? De contracter ou pas ce virus qui a failli l'emporter...
Je pense pour ma part que la liberté est essentiellement intérieure et que, agrandir son espace de liberté se conquiert de souffrances en prises de conscience, à petits pas, et jamais complétement.
Que dire de cette liberté extérieure qui se heurte très rapidement à celle de l'autre, toute aussi importante ???
Tout cela n'empêche que le poème de Paul Eluard d'abord destiné à la femme aimée, est magnifique, tout comme l'interprétation des artistes que nous aimons.
Merci La Licorne !
Merci Fifi...pour ton témoignage !
RépondreSupprimerOui, bien sûr, nous devons prendre quelques précautions face à ce fichu virus...et surtout si nous avons des faiblesses physiques au départ...
Moi aussi, j'ai eu plusieurs proches "infectés" et mal en pojnt. Et j'ai des parents très âgés et donc "à risques". Je ne suis donc pas indifférente au danger de contamination...
La liberté , ce n'est pas faire n'importe quoi sans se soucier du prochain...
Mais voilà, j'ai parfois (souvent) l'impression que nous avons perdu tout "bon sens"...que les mesures prises le sont à "contre-temps"...qu'elles manquent cruellement de cohérence (on interdit certaines choses et, dans le même temps, on en laisse passer d'autres, aussi dangereuses, voire plus et puis on change d'avis d'un mois sur l'autre, voire d'une semaine sur l'autre...sans logique aucune).
Par exemple, on nous dit, en pleine "crise" et au plus fort de la contagion que les masques sont inutiles (ou utiles seulement pour ceux qui sont malades, utiles seulement à l'intérieur...) pour ensuite, dire exactement le contraire, et les rendre obligatoires dans les rues...au moment où le risque est bien inférieur !?!
Au final, tout cela ne donne pas l'impression d'une action destinée à protéger les gens...mais bien plus, d'une action qui, sous des prétextes sanitaires, vise une tout autre finalité...
Tu sais, j'ai fait, au départ, des études scientifiques (maths)...je ne rejette donc absolument pas la science, et mes études font que je sais assez bien "lire les chiffres" et que je pense savoir discerner quand on les fait mentir.
Nous sommes face à une épidémie certes, mais pas face à une "pandémie", c'est toute la nuance...
Mon sentiment profond est que les médias ne nous orientent pas vers la bonne direction ...et que nous vivons une période qui, si l'on n'y prend pas garde, peut installer, pour longtemps, un climat "liberticide".
Mais je ne cherche à convaincre personne. C'est à chacun d'examiner les faits et de se faire sa propre opinion.
Ceci dit, je te suis totalement sur le fait que la liberté est d'abord intérieure...si nous étions "libres" intérieurement et libérés de nos peurs...aucune autorité ne pourrait nous enlever cette liberté !
Il s'agit donc d'abord de travailler sur nous-mêmes, sur nos peurs et sur nos représentations de la réalité...et aussi de savoir ce que nous voulons...
C'est un long chemin...on y avance, comme tu dis, à petits pas, et on n'en a jamais fini...
Moi-même, je garde de grandes peurs en moi, dont beaucoup sont liées à la santé...et je me suis retrouvé à les affronter, ces dernières années, bien avant le début de l'épidémie.
Je ne les ai pas encore totalement "vaincues" mais j'ai suffisamment avancé pour comprendre que la peur est mauvaise conseillère...
Pour résumer ce que j'en ai compris (et intégré), je dirais qu'elle a son utilité pour nous indiquer le danger...mais qu'il ne faut surtout pas la garder avec soi en permanence...
Bref, la peur en tant que "signal" est essentielle, mais elle est une très mauvaise "compagne de vie".
Quant au poème d'Eluard, voilà ce qu'en dit Wikipédia :
Le titre initial du poème était "Une seule pensée".
HISTORIQUE DU POEME :
« Je pensais révéler pour conclure le nom de la femme que j’aimais, à qui ce poème était destiné. Mais je me suis vite aperçu que le seul mot que j’avais en tête était le mot Liberté.
Ainsi, la femme que j’aimais incarnait un désir plus grand qu’elle. Je la confondais avec mon aspiration la plus sublime, et ce mot Liberté n’était lui-même dans tout mon poème que pour éterniser une très simple volonté, très quotidienne, très appliquée, celle de se libérer de l’Occupant », a confié Éluard.
Comment mieux dire que l'Amour et la Liberté se rejoignent ? :-)
Bises.
Merci pour ta réponse détaillée, La Licorne. Je vais revenir tout à l'heure, aussi pour voir écouter ta nouvelle vidéo.
RépondreSupprimerMerci pour ta participation poétique !