Nous vivons sur cette planète que nous sommes en train de détruire,
et
quand je prononce cette phrase je songe aux merveilles,
je pense à la
mer Egée, je pense aux montagnes enneigées,
je pense à la vue du
Pacifique depuis un coin d’Australie,
je pense à Bali, aux Indes, à la
campagne française
qu’on est en train de désertifier.
Autant de
merveilles en voie de démolition.
Je pense que nous devrions être les
jardiniers de cette planète.
Il faudrait la cultiver. La cultiver comme
elle est et pour elle-même.
Et trouver notre vie, notre place
relativement à cela.
Voilà une énorme tâche.
Et cela pourrait absorber
une grande partie des loisirs des gens,
libérés d’un travail stupide,
productif, répétitif, etc.
Or cela est très loin non seulement du
système actuel
mais de l’imagination dominante actuelle.
L’imaginaire de
notre époque, c’est celui de l’expansion illimitée,
c’est
l’accumulation de la camelote
— une télé dans chaque chambre, un
micro-ordinateur dans chaque chambre -,
c’est cela qu’il faut détruire.
Le système s’appuie sur cet imaginaire- là.
La liberté, c’est très difficile.
Parce qu’il est très facile de se
laisser aller.
L’homme est un animal paresseux.
Il y a une phrase
merveilleuse de Thucydide :
« Il faut choisir : se reposer ou être libre. »
Et Périclès dit aux Athéniens :
« Si vous voulez être libres, il faut travailler. »
Vous
ne pouvez pas vous reposer.
Vous ne pouvez pas vous asseoir devant la
télé.
Vous n’êtes pas libres quand vous êtes devant la télé.
Vous croyez
être libres en zappant comme un imbécile,
vous n’êtes pas libres, c’est
une fausse liberté.
La liberté, c’est l’activité.
(...)
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