(...)
Distance posée, lien rompu
(...)
Nous
voici donc contraint de porter un masque sous peine d’amende.
Contraint
de quitter notre visage réel pour nous protéger et protéger autrui.
Le
risque de cette protection ne fait qu’amplifier
que nous avons construit au cours de notre vie.
Nous
ajoutons une couche à un masque déjà réel.
Se montrer en vérité et en
humilité n’est pas simple.
Nous sommes beaucoup dans le paraître pour
donner le change.
Notre intimité ne peut être mise à nue sans risque.
« Presque
tous les hommes portent un masque
qu’ils ont pris instinctivement pour
défendre le secret de leur âme.
Ils en ont tellement l’habitude qu’ils
oublient de l’ôter,
et ils finissent par ne plus connaître le visage de
leur nativité »
disait Maurice Zundel.
risque de transformer nos relations et notre vivre-ensemble.
Nos visages confinés ne pourront plus dire le rire et la joie,
Nos visages confinés ne pourront plus dire le rire et la joie,
la tristesse
ou la colère.
La communication verbale sera difficilement audible,
et
sans possibilité de lecture sur les lèvres pour bien des mal-entendants.
Je suppose que bien vite le silence deviendra plus facile à vivre que la relation.
Je suppose que bien vite le silence deviendra plus facile à vivre que la relation.
De guerre lasse face à une information difficilement exprimée
et mal reçue.
Le dernier lieu de notre corps, le visage, devient lui aussi confiné.
Le dernier lieu de notre corps, le visage, devient lui aussi confiné.
Voir sans être vu
C’est à travers la notion de « personne » que le masque s’est aussi
dit dans l’antiquité.
Le masque dit-on dans les théâtres anciens avait
pour fonction aussi
de permettre à la voix de porter suffisamment loin pour être audible des spectateurs.
A l’époque, » personne » qui vient du latin persona,
terme lui-même dérivé du verbe personare,
qui veut dire « résonner », « retentir », désigne ce masque de
théâtre,
équipé d’un dispositif spécial pour servir de porte-voix.
Un Bâillon
Aujourd’hui faudra-t-il « crier » pour se faire entendre ?
Le masque serait-il un bâillon imposé pour se taire ?
L’homme qui se définit comme un être de (en) relation
L’homme qui se définit comme un être de (en) relation
est-il condamné à
communiquer en solitaire
par des subterfuges médiatiques comme internet,
Skype ou Whatsapp ?
Devra-t-il se « découvrir », se mettre à poil pour communiquer ?
Devra-t-il se « découvrir », se mettre à poil pour communiquer ?
… à son insu …
Car tous ces outils informatiques ne
seront-ils pas le moyen
de récolter les informations toutes personnelles
le concernant ?
Concernant sa santé, ses goûts, ses choix,
ses idées
politiques, religieuses ou autres ?
Le masque moderne ne risque-t-il
pas de participer
à notre dépersonnalisation ?
Chacun devenant le miroir
de l’autre et lui reflétant son anonymat
dans une masse d’individus
tous identiques ?
La singularité de chacun s’évanouissant dans une
uniformité sans liberté ?
L’homme bâillonné trouvera-t-il encore des vis-à-vis pour parler, dire,
exprimer son désaccord ou sa joie ?
Les
manifestations, qu'elles soient de rues,
familiales, politiques ou autres
sont-elles vouées à disparaître ?
La sécurité va-t-elle tuer les
libertés ?
Des clones ?
Nous pensions être porteur d’une identité singulière
et nous nous découvrons un peu clones,
noyés dans la Masse.
Tant que nous n’aurons
pas accédé
à une (re)naissance autre que de nature biologique
pour
naître comme Personne, nous avancerons masqués.
Mais en grandissant, en prenant
« le visage de leur nativité »,
le vrai, le désiré,
les hommes ne feront plus semblant et ne se
cacheront plus :
leur sourire sera le témoin de la grandeur et de la
dignité
auxquelles tous sont appelés.
Bas les masques !
Surtout les symboliques qui, croyons-nous,
nous mettraient à l’abri des regards.
Émerger de la masse
A un jeune Japonais en quête existentielle, Hermann HESSE écrivit :
« Faire
parvenir au plus haut degré de maturité
et d’achèvement votre vie et
vos aptitudes,
celles de votre esprit, voilà où réside la signification
de votre existence
et mieux vous y réussirez, plus vous serez heureux.
Vous avez déjà remarqué vous-même que la majorité des hommes (…)
vivent
et agissent constamment en tant que masse
et que la plupart d’entre eux
n’ont pas d’existence
ni de pensée qui leur soient propres.
Nous ne
pouvons rien y changer et il en sera toujours ainsi
– au contraire, plus
le genre humain se multipliera rapidement,
plus il possédera de moyens
techniques et plus il sera voué à la platitude
et se transformera en une
collectivité uniforme.
Pour l’humanité en tant que masse,
la tâche
primordiale consiste uniquement à s’intégrer
et à s’adapter, avec le
moins de conflits possibles, à la société,
à réduire au minimum la part
de la responsabilité personnelle.
Nous autres,
c’est-à-dire la minorité toujours infime
de ceux qui ont les aptitudes
et la vocation nécessaires
pour mener une existence personnelle,
individuelle,
nous possédons cet avantage sur les masses
d’avoir des
sens plus délicats
ainsi qu’une plus grande capacité de réflexion
et il
est indéniable que ces dons
peuvent nous procurer un grand bonheur.
Chez
nous, la vue, l’ouïe,
les sensations, la pensée sont plus précises,
plus réceptives et plus riches en nuances ;
en revanche, nous sommes
seuls, exposés aux dangers,
nous devons renoncer à l’heureuse
irresponsabilité de la masse.
Chacun de nous doit tirer au clair la
nature de sa propre personnalité,
de ses dons, de ses possibilités et de
ses particularités,
il doit consacrer sa vie à se perfectionner
moralement
et à devenir ce qu’il est.
Si nous accomplissons cette tâche,
nous servons en même temps la cause de l’humanité,
car toutes les
valeurs propres à la culture
(art, poésie, philosophie, etc.)
résultent
de cette démarche.
Lorsqu’on suit cette voie,
l’ « individualisme » si
souvent décrié
devient le serviteur de la communauté
et perd le
caractère odieux de l’égoïsme. »
.
Hermann Hesse
"Lettres 1900-1962"
merci... le masque de l'inquiétude rongent nos liens avec la profondeur...
RépondreSupprimerOui...l'inquiétude et la peur nous font "rentrer dans le rang" et oublier QUI nous sommes.
SupprimerL'urgence est de retrouver, au plus profond de nous, notre Centre.
Et quand nous aurons retrouvé notre centre, nous retrouverons notre pouvoir...
Amitiés.
Oui...il nous faut faire confiance à notre propre nature, et la cultiver dans ses aspects à la fois physiques et psychiques afin de rester centrés autant qu’il est possible de l’être.
RépondreSupprimerCette confiance en notre propre nature s’est peut-être largement perdue au fur et à mesure de notre éloignement et de notre mépris de la Nature globale du monde. Méprisant cette dernière nous sommes sans doute également de plus en plus entrés dans un mépris de notre propre nature et nous avons crédité de pouvoirs excessifs ce qui vient de l’extérieur : médicaments, vaccins, consignes, etc.
Je dis bien de pouvoirs excessifs, car ces choses-là, peuvent être très utiles lorsqu’elles sont employées à bon escient, honnêtement et avec compétence, dans le respect de l’éthique, de la connaissance authentique, et dans le vrai souci du bien-être de l’autre.
Amezeg
Oui,je pense comme toi, Amezeg, que le respect de la Nature et le respect de notre propre nature sont intrinsèquement liés...
Supprimerj'en ai très souvent parlé sur mon ancien site FABULO, sur lequel je publiais beaucoup de photos de "nature" et dont c'était un des thèmes récurrents...
Quand on ne fait plus confiance à la nature autour de nous, quand on ne sait plus rentrer en contact avec elle...on ne sait plus rentrer en contact, non plus, avec ce qui nous constitue, à l'intérieur...
Ceux qui ont le mieux parlé de ce sujet, ce sont, je crois, les Amérindiens :
Les drames humains et les catastrophes écologiques
ont la même cause:
l'homme s'est éloigné du coeur de la nature,
qui est aussi son propre coeur.
En oubliant la vie sensible du monde,
il a fini par s'oublier lui-même.
Les Cheyennes des plaines savaient
que la perte du respect dû à toutes les formes vivantes,
humaines, animales et végétales,
amène également à ne plus respecter l'homme.
Aussi maintenait-il les jeunes gens
sous la douce influence de la nature.
.
"Sagesse amérindienne"
.
...et cette "séparation de la nature" nous amène également à chercher de plus en plus, au lieu de moyens "naturels" (par exemple, apaisement du stress, mesures de bon sens), des moyens "artificiels" de nous protéger (masques, médicaments , vaccins).
SupprimerOr, ces moyens artificiels et extérieurs se révèlent soit "illusoires" (les masques n'arrêtent pas tous les virus ou ne les arrêtent pas tout le temps)...soit condamnés à long terme (exemple : résistance aux antibiotiques, vaccins non adaptés aux virus qui "mutent"...etc). C'est une course sans fin et perdue d'avance...
A mon avis, on ne s'en sortira pas sans comprendre qu'il faut, avant tout, faire confiance à notre corps et à ses capacités à se "défendre"...et que la recherche doit porter sur les moyens de l'aider à renforcer ses défenses.
Mais comme ce renforcement du système immunitaire se fait la plupart du temps par des méthodes "simples et naturelles", cela ne "rapporte" pas grand chose à "Big Pharma", qui s'y oppose donc vigoureusement...
Je suis effarée de voir à quel point, au fil du temps, on se voit, par différents moyens, refuser le droit de "choisir" nous-même nos traitements...
« Les Cheyennes des plaines savaient
Supprimerque la perte du respect dû à toutes les formes vivantes,
humaines, animales et végétales,
amène également à ne plus respecter l'homme.
Aussi maintenaient-il les jeunes gens
sous la douce influence de la nature. »
C’est ça ! les cheyennes voyaient et sentaient juste. Et l’on retrouve la même sagesse vitale (et morale) chez les taoïstes.
Il est bien vrai qu’il y a de quoi être aujourd’hui effaré !!! Prions ET oeuvrons comme le colibri...
Amezeg