....Voilà en résumé des techniques de manipulation destinées à faire adopter une mesure, une idée, un changement que vous n’auriez peut-être pas accepté a priori.
A cela s’ajoutent également des méthodes de propagande qui devraient finir par vous convaincre si cela s’avérait nécessaire.
A noter que le mot propagande signifie "propager ou diffuser une information, une idée" et n’a en réalité rien de péjoratif à la base .
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Techniques de propagande
Utiliser la peur ou créer un climat de peur permet de rendre un individu plus réceptif à une idée afin qu’il admette plus facilement la nécessité d’y adhérer.
Joseph Goebbels, ministre de l'éducation et de la propagande du 3ème Reich et proche d’Hitler, inculquait aux allemands l’idée que les alliés souhaitaient la destruction de l’Allemagne. Il provoquait donc la peur.
On considère également qu’un niveau de stress permanent et élevé diminue les capacités de réflexion, d'action et d’organisation de l’individu.
Aujourd'hui, un environnement pollué, une société violente, une alimentation industrielle, une consommation record de somnifères et de tranquillisants, un espace saturé en ondes électromagnétiques n’arrangent rien et affaiblissent encore plus le niveau d’énergie physique et mentale d’un individu.
Utiliser des témoignages pour appuyer un message permet de donner plus de poids et de crédibilité au message lui-même. Plus le témoignage émane d’une personne considérée et respectée, experte ou publique (ex. un médecin), plus le message prend de la valeur. Il en va de même lorsqu’un message est appuyé en citant des personnages célèbres et importants qui donneront de l’autorité au message.
Au moyen-âge, la chrétienté n’hésitera pas à parler au nom de Dieu pour justifier les nombreuses croisades et faciliter le recrutement. A cette époque, la religion avait beaucoup d’influence sur le peuple et Dieu était un argument très convaincant. Les rois procéderont de même pour faire accepter plus facilement leurs lois et leurs guerres.
La majorité a toujours raison. Vous faire croire
que l’idée est déjà adoptée par la majorité du peuple ou qu’un mouvement
en faveur de l’idée est clairement en marche est
susceptible de vous faire adopter un comportement de mouton . Un
individu préférera toujours (en général) se joindre à la majorité plutôt
que se retrouver écrasé avec la minorité et cela même
s’il n’est pas d’accord avec cette idée au début.
Chercher à obtenir la désapprobation en affirmant qu’une idée est soutenue par un adversaire, une personne malhonnête ou qui n’est pas digne de confiance. Si votre ennemi soutient la même idée que vous, il y a de fortes chances que vous changiez d’avis. La technique qui consiste à discréditer un adversaire (et donc ses idées) est du même ressort.
Cette technique est particulièrement utilisée lors des campagnes présidentielles aux USA.
Utiliser des mots « vertueux » peut créer de l’émotion chez l’auditoire et annihiler l’esprit critique. En effet, les mots liberté, patrie, paix, justice, honneur… évoquent pour chacun une émotion positive avec une connotation favorable. Par association, le message ou l’idée véhiculé avec de tels mots semble d’office plus « grandiose » et « vertueux ».
Rester intentionnellement imprécis (ou confus, ou contradictoire) pour éviter que l’auditoire puisse vérifier la véracité du message ou consulter les sources des statistiques évoquées. Cette technique peut donner au message l’impression d’être scientifiquement prouvé et approuvé alors que les sources éventuelles sont imaginaires ou déformées.
Le manipulateur peut également falsifier l’histoire, le
vrai sens d’un mot ou alors simplifier exagérément la réponse à un
problème en réalité complexe.
Se faire passer pour une personne ordinaire, en adoptant les manières et le langage d’une personne ordinaire, permet de gagner la confiance et d’être accepté. On accepte plus facilement les idées de quelqu’un qui nous ressemble. C’est une technique de séduction.
On peut citer par exemple, les britanniques qui ne connaissent rien à la gastronomie, les français qui sont des râleurs, les chinois qui mangent du chien, les portugaises qui sont poilues… On trouvera aussi certainement des stéréotypes pour les enseignants, les syndicalistes, les homosexuels, les footballeurs…
Jeter la faute sur autrui ou sur un groupe en les
accusant à tort d’un problème réel ou non permet d’éviter de parler des
vrais responsables et de devoir mener une enquête
plus approfondie. Dans certains cas, le bouc émissaire peut
également payer pour tous les responsables et ceux d’avant afin de
solder le problème. (...)
Remplacer une expression par une autre afin de réduire son impact émotionnel voire lui ôter son sens premier. C’est ce qu’on appelle un glissement sémantique. Il est donc préférable de parler de « frappes aériennes » plutôt que de « bombardements » ou de « dommages collatéraux » au lieu de « victimes civiles ».
Employer aujourd’hui le mot « libéralisme » passe mieux que « capitalisme » alors que l’on parle souvent de la même chose. Utiliser volontairement ou non le mot « migrant » au lieu de « réfugié » n’a pas non plus le même impact émotionnel auprès du peuple.
Faire usage de la corruption est une méthode de manipulation qui a fait ses preuves depuis des siècles. En effet, promettez à un individu plus de pouvoir ou plus de richesse et il y a de fortes chances pour que son esprit critique et son honnêteté partent en vacances pour quelques temps.
Durant la guerre froide, les services secrets avait dans leur boîte à outil une technique simple de séduction qui permettait de manipuler un individu voire un espion. Il jouait à flatter l’orgueil et l’amour-propre de celui-ci. Ainsi, à force de se sentir plus fort et au-dessus des autres, il finissait par ne plus se méfier et baissait sa garde.
Une autre technique plutôt utilisée par des sectes consiste à bombarder d’amour (love bombing) la personne pour l’attirer et la recruter.
Les médias, aussi, sont un formidable outil de manipulation de masse
Le filtrage par les médias. Nous considérons bien souvent à tort que les médias sont là pour nous apporter de l’information objective. En réalité, ils peuvent transformer l’information et nous manipuler en dirigeant notre attention sur ce qu’il est souhaitable de voir.
Cela peut commencer simplement par le choix d’une image plutôt qu’une autre. Prenons l’exemple de vos photos de vacances. Tout en cadrant le paysage, vous éviterez sans doute les panneaux publicitaires, la décharge juste à côté, la ligne électrique… Peut-être aussi utiliserez-vous un logiciel de retouche pour rehausser le bleu de la mer, le vert des palmiers. Ainsi votre photo sera belle et le paysage paradisiaque mais du coup moins représentative de la réalité. Et l’attention de ceux qui verront votre photo ne sera alors orientée que vers le « beau ».
Il en va de même des photographes professionnels qui sont capables de sublimer votre apparence. Ils manipulent la réalité en quelque sorte. Vous aussi, sur Facebook ou autres, vous choisissez les photos qui vous présentent le mieux, joyeux, actif et sociable. Cela au risque de faire déprimer les autres « manipulés » par les images et qui se sentiront alors un peu nuls ou jaloux. Bien sûr, eux, ne voient que le « beau ».
Les médias veulent plaire pour vendre un maximum. Ils ont donc une tendance certaine à filtrer et à diffuser que ce qui se vend le mieux. C’est-à-dire ce qui capte l’attention.
L’annonce du meurtre X à la télé est horrible, mais cela a eu lieu à 500 km de chez vous c'est-à-dire loin de chez vous. Entre vous et le lieu du meurtre, c’est clairement l’ennui (pour les médias) ! Les médias ont donc l’habitude de zoomer sur les actualités où il y a désordres et tragédies. L’inconvénient est que ce filtrage donne une impression que le monde entier est dans le chaos et qu’en plus vu la distance vous ne pouvez rien y faire. Face à cette violence diffusée, on devient apathique, fataliste. De plus, cela donne une impression de déséquilibre inquiétant du monde (ou de la nature humaine) entre le « beau et positif » rare, et le « moche et négatif », omniprésent.
La distorsion par les médias. Les médias peuvent également pratiquer une distorsion de la réalité et cela pour différentes raisons. La première est que les médias sont de plus en plus rarement neutres et impartiaux.
En effet, de nombreux médias (pour ne pas dire la plupart) ont des liens avec la politique, le gouvernement, les banques, les industries… qui entraînent un parti pris, une distorsion de l’information diffusée voire une filtration. L’information doit donc non seulement plaire au public mais aussi aux « généreux bienfaiteurs ».
La deuxième raison est qu’un journaliste peut chercher à rendre son histoire « plus intéressante » en déformant ou en amplifiant quelque peu la réalité. Car il y a de fortes chances qu’une histoire vraie ennuyante ne soit pas publiée par l’édition alors qu’une histoire arrangée et amplifiée le soit. Il ne faut pas oublier que la concurrence entre médias est rude. L’ajout de quelques détails croustillants même faux peut donc faire la différence.
Il faut toutefois préciser que l’information diffusée par les médias n’est souvent que le reflet de ce que désire voir ou entendre le public. On peut critiquer les films violents mais il y a un large public qui demande et qui attend cela.
La fabrication délibérée d’informations. La fabrication délibérée d’une information est une véritable manipulation et on peut espérer que cela soit rare. Toutefois, cela a déjà existé par le passé. Certains journalistes se sont arrangés pour mettre le chaos là où il n’y en avait pas et ainsi pouvoir rentrer chez eux avec des images chocs.
Un scandale concernant des journalistes en mission à Belfast en Irlande du Nord aurait été étouffé par la BBC. Ces journalistes malhonnêtes auraient payés des locaux pour lancer des cocktails molotov et mettre la rue (un peu trop calme) à feu et ainsi prendre des images dignes d’intérêt.
Pour terminer, voici la méthode utilisée pour justifier l’entrée en guerre britannique lors de la 1ère guerre mondiale en 1914 (d'après Lord Ponsoby). Il fallait faire croire :
-
que notre camp ne veut pas la guerre
-
que l’adversaire est responsable de la guerre
-
qu’il est moralement condamnable
-
que la guerre a de nobles buts
-
que l’ennemi commet des atrocités délibérées (pas nous)
-
qu’il subit bien plus de pertes que nous
- que Dieu est avec nous
-
que le monde de l’art et de la culture approuve notre combat
-
que l’ennemi utilise des armes illicites (pas nous)
-
que ceux qui doutent des neufs premiers points sont soit des traitres, soit des victimes des mensonges adverses
(car l’ennemi, contrairement à nous qui informons, fait de la propagande)
Cette grille de propagande pourrait sans doute encore s'appliquer aujourd'hui !
« La réalité historique est souvent une fable convenue » Napoléon Bonaparte
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