mercredi 25 novembre 2020

Ce soir

 

 

Ce soir, je broie du noir.


Je compatis avec tous ces gens qui doivent remettre leur commerce (de toute une vie parfois), ou ont dû le faire depuis mars, avril ou mai, déjà.


Je compatis avec tous ces gens inconscients, trompés, qui ne voient pas toute l'horreur qui vient, après autant de destruction de l'économie, de vie sociale et de ressources, au profit de quelques-uns.


Je compatis avec tous ces gens qui ne peuvent plus faire rire, pleurer, vibrer car le masque est devenu la nouvelle religion d'une certaine humanité hypnotisée et terrorisée. 


Je compatis avec tous ces gens qui ne peuvent plus danser, chanter, jouer de cette musique qui adoucit les moeurs ou qui galvanise les émotions, rassemblant, effaçant les différences et les conflits l'espace d'un concert.


Je compatis avec nos enfants, nos adolescents à qui certains, désinformés, disent qu'ils doivent renoncer à leur nature car leur peur de la mort est pour eux l'idéal de vie.


Je compatis avec ces personnes âgées, effrayées, apeurées, non par la mort, proche, mais par cette terrible maladie qui fait mettre un tube dans les bouches, ou fait mourir seul loin des siens et pour cela comme pour le reste, je tiens les "grands" médias hautement responsables.


Je compatis avec les médecins honnêtes qui ont vu comment une certaine science froide et calculatrice a voulu prendre possession de leur art, de leur bienveillance et de leur expertise qui, pourtant, aujourd'hui, serait si précieuse à la population tétanisée.


Je compatis avec tous les soignants, de tous métiers, que personne n'a écouté toutes ces années, qui aujourd'hui paient les erreurs, les décisions et les mensonges des autres.


Je compatis avec la vérité, bafouée, avec le bon sens, foulé au pied, et avec la normalité, transfigurée aujourd'hui par ce masque horrible, au sens propre comme au sens figuré.


Demain sera un autre jour pour repartir au combat.
Ce soir, je broie du noir.


Pascal Sacré



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