L’enseignement fait de l’aliénation la préparation à la vie,
séparant
ainsi l’éducation de la réalité
et le travail de la créativité.
Il
prépare à l’institutionnalisation aliénatrice de la vie
en enseignant le
besoin d’être enseigné.
Une fois cette leçon apprise, l’homme ne trouve
plus
le courage de grandir dans l’indépendance,
il ne trouve plus
d’enrichissement
dans ses rapports avec autrui,
il se ferme aux
surprises qu’offre l’existence
lorsqu’elle n’est pas prédéterminée
par
la définition institutionnelle.
.
Prisonnier de l'idéologie scolaire,
l'être humain renonce
à la
responsabilité de sa propre croissance
et, par cette abdication, l'école
le conduit
à une sorte de suicide intellectuel.
.
L'école prétend séparer le savoir en matières distinctes,
puis de ces
blocs préfabriqués
bâtir, conformément à un programme donné,
enfin
mesurer le résultat
par quelque mètre-étalon universel.
Les hommes qui
s'en remettent à une unité de mesure
définie par d'autres pour juger de
leur développement personnel,
ne savent bientôt plus que passer sous la
toise.
Il n'est plus nécessaire de les mettre à une place assignée,
ils
s'y glissent d'eux-mêmes, ils se font tout petits dans la niche
où leur
dressage les a conduits.
Au reste, ils n'imaginent plus qu'il puisse
en aller autrement pour leurs semblables :
tout doit trouver sa juste
place, toute chose et tout être
s'assembler sans heurts.
Une fois rabaissés à cette taille médiocre,
comment pourraient-ils
saisir
l'expérience non mesurable ?
Elle leur glisse entre les doigts.
Ce qui ne peut se mesurer, d'ailleurs,
ils ne s'y intéressent pas,
ou
ils y voient une menace.
Inutile maintenant de les dépouiller
de leurs
possibilités créatrices,
ils ont retenu la leçon,
ils ont désappris à
faire ou à être eux-mêmes;
ils n'accordent plus de valeur
qu'à ce qui
est fabriqué ou le sera.
.
.
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