Une vague d’éveil des consciences
déferle sur l’humanité depuis quelques années,
prenant diverses formes.
De nombreux témoignages se succèdent,
De nombreux témoignages se succèdent,
à travers des livres ou sur internet.
De plus en plus d’êtres sont pris dans ce courant
et partagent, transmettent ou enseignent.
Nous sommes aux balbutiements d’une ère nouvelle, nous avançons en aveugles,
poussés par une force dont au fond nous ignorons tout,
et nous nous guidons, nous accompagnons et nous éclairons les uns les autres,
miroitants visages d’une même Conscience qui se rencontre elle-même.
Qu’est-ce que l’éveil ?
Est-ce un état, une révélation, une expérience, une compréhension,
un processus, un aboutissement, un commencement ?...
Différentes approches et écoles existent à ce sujet depuis la nuit des temps,
et certaines sont en désaccord, ce qui génère une certaine confusion.
Chaque témoignage d’éveil est unique, et chaque aperçu ou moment d’éveil,
chez un même être, l’est également.
Au regard de ma propre expérience,
l’éveil n’est pas quelque chose que l’on atteint,
mais que l’on reconnaît.
C’est l’instant où notre nature véritable se révèle,
où nous réalisons que nous ne sommes pas
le corps matériel et l’individu limité
que nous avons cru être
et que l’essence de ce que nous sommes est purement spirituelle.
L’éveil est également la qualité première et fondamentale de l’esprit,
c’est-à-dire une conscience d’une clarté absolue,
totalement présente à elle-même et à la réalité telle qu’elle est,
sans filtre, sans conditionnement et sans séparation.
Nous sommes cette pure conscience, cette êtreté,
et cette pure conscience est atemporelle, impersonnelle, globale, universelle.
Elle n’a ni début ni fin et ne peut ni disparaître, ni être détruite.
La matière en est le reflet à travers des formes aussi variées qu’infinies.
Ces formes sont changeantes, limitées et impermanentes,
mais ce qui les produit, ce qui en est la source,
est éternel, inaltérable, illimité.
L’éveil est le moment où cesse l’identification à la forme limitée et mortelle,
et où l’on réalise que l’on est fondamentalement immortel et infiniment libre.
Libre de toute définition, de tout concept,
de toute représentation, de toute histoire personnelle.
Libre, et Un avec tout ce qui est. Une seule et même Conscience,
un seul et même Esprit qui se manifeste
dans une apparente multiplicité de formes et de perceptions.
Ce moment semble se produire en un point précis dans le temps,
dans l’histoire d’un individu, mais il se situe totalement hors du temps.
L’individu avec sa perception temporelle disparaît, le cerveau cesse d’interpréter,
il ne reste que la prise de conscience de Ce qui Est de toute éternité
et qui n’est pas assujetti au temps.
Cependant, cet événement va déclencher par la suite
tout un processus dans le psychisme de celui qui le vit.
Rares sont ceux qui restent instantanément et définitivement
dans cette perception globale et impersonnelle.
Pour la plupart, la perception habituelle, « ordinaire »,
avec l’impression d’être un individu séparé, revient ensuite,
mais toute leur vie sera profondément imprégnée de cette connaissance.
Cela va modifier leurs croyances, leurs valeurs, leurs aspirations,
leur façon de se situer dans le monde, leur conscience de soi.
Ce processus va entraîner à la fois une intégration et une désintégration progressives.
Intégration de cette vision absolue et spirituelle dans un psychisme
conditionné à croire à une réalité relative et matérielle.
Et simultanément, désintégration des conditionnements, de l’identification,
des croyances acquises depuis la naissance du corps physique.
Une inversion de perspective, une véritable mue psychique
qui se produit par étapes, et parfois douloureusement.
Il y a des moments d’extase, de paix, de joie profonde, de liberté,
de clarté d’esprit, de magie, de bonheur, de plénitude.
Mais aussi des phases de doute, de découragement, de perte de repères,
de stagnation, d’obscurité, de régression, d’impuissance, de désespoir.
Il peut se produire pendant un temps des va-et-vient
entre conscience pure et identification,
éveil et sommeil, libération et absorption.
Et cela peut être très perturbant
et entraîner une violente lutte intérieure
car cela recrée une nouvelle dualité.
Mais il semble que cela fasse partie du processus,
pour que s’établisse peu à peu ce que les Japonais de la tradition shinto
appellent «la grande paix du cœur»,
c’est-à-dire la reconnaissance que Ce que nous sommes
n’est pas affecté par les changements d’état et ne change jamais,
que Ce qui est conscient de la dualité est au-delà de toute dualité
et ne connaît que l’amour et l’accueil de toute expérience.
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