Si dans un cauchemar,
vous êtes poursuivi par un monstre féroce,
vous avez deux solutions pour vous en tirer :
- Courir vite ou se battre contre lui
ça peut marcher.
- Vous réveiller !
ça marche à coup sûr.
Le premier type de changement -courir ou se battre-
se produit à l'intérieur du système existant qui reste stable;
c'est ce que nous sommes habitués à considérer
comme "un changement",
une réaction..
Vous avez l'air d'agir et de réagir à la situation
puisque quelque chose se passe que l'on peut décrire,
mais vous restez bien prisonnier de l'univers donné : le cauchemar initial.
Tous les candidats centralisateurs (c'est-à-dire tous...)
proposent ce type de changement à chaque élection :
changer d'équipes d'énarques qui utiliseront les mêmes méthodes
que les énarques précédents.
Le système reste stable.
Même si vous pressentez qu'en fait, ça ne change pas grand-chose,
vous êtes accoutumés à l'idée que "changer", c'est juste cela :
voter pour des programmes différents.
Et comme, bien entendu, cela ne change votre réel qu'à la marge
ou que cela le complique carrément, vous vous dites :
"Ce qu'il faut cette fois,
c'est un programme très différent, courageux,
réellement de gauche ou de droite." etc.
En vérité, cela ne change rien
puisque l'action publique continue dans une logique
-celle du cauchemar - qui reste invariable.
cela ne fait pas disparaître le monstre qui vous menace
et vous maintient dans l'insécurité.
Quittez vite la croyance que ce genre de changement apparent
-se contenter de "changer le programme"-
a la moindre chance de vous tirer d'affaire.
Le second type de changement
-"se réveiller"-
fait à coup sûr disparaître le monstre.
Vous mettez fin au cauchemar.
L'image est parlante mais dans le monde réel
vous n'êtes pas habitué à ce type de changement très particulier
puisque aucun parti ne vous l'a jamais proposé.
(...)
Le premier type de changement, courir ou se battre,
se concentre sur le "quoi faire",
le programme et les mesures à prendre,
le second type de changement
se focalise sur le "comment faire"
beaucoup plus déterminant.
Eh bien, je propose un changement de type 2 :
que chacun se réveille, c'est-à-dire devienne véritablement acteur
d'une démocratie citoyenne
où l'individu n'existe pas tous les cinq ans
mais pendant les cinq années du mandat.
(...)
Croire en un changement réel qui viendrait
d'un candidat incarnant le système
crée une insécurité croissante
car notre espérance est constamment déçue.
Ce n'est hélas pas une question de casting,
comme on veut nous le faire croire à chaque scrutin,
mais bien une question de système
qui assure à l'oligarchie d'Etat le contrôle effectif du pays.
En gros, votre bulletin de vote reste un miroir aux alouettes
si vous soutenez quelqu'un issu du système qui n'a, d'évidence,
pour vocation que de se reproduire.
Même s'il ou elle a l'air compétent à la télé,
même s'il ou elle prononce les mots miroirs
qui reflètent vos émotions et que vous avez envie d'entendre.
Quittez la croyance que changer uniquement
de contenu (le programme) est sérieux !
Ce n'est pas facile à admettre, j'en conviens !
On aimerait tellement croire le contraire...
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