Article de Dominique Motte
"J'ai du reconnaître que ce que j'appelais autrefois mon âme,
n'avait absolument pas été mon âme,
mais une construction doctrinale sans vie.
Il a donc fallu que je parle à mon âme comme à quelque chose
de lointain et d'inconnu qui n'existe pas par moi
mais par qui j'existe."
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"Le Livre Rouge"
de C.G. Jung.
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de C.G. Jung.
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En fait, nous faisons ce que fait le corbeau sur l’image : nous élargissons notre ciel au fur et à mesure que nous allumons des étoiles(1).
C’est un travail de conscience que nous sommes loin de faire en toute conscience, tant une bonne part de ce travail nous échappe complètement(2). Car que maîtrisons-nous exactement dans ce travail de l’âme ? Qui travaille ? Habitons-nous ou sommes-nous habités ?
Dans ce travail de la conscience qui cherche, explore et grandit ; il nous revient d’apprendre à d’abord inviter bien plus qu’à décider. Car en invitant nous ouvrons la possibilité que quelque chose que nous n’ayons pas prévu advienne ; alors qu’en décidant, nous posons bien sûr des actes mais sans savoir exactement si « ce qui a décidé » est réellement le plus légitime et le plus pertinent.
Et comme nous sommes multiples, pour ne pas dire surpeuplés de l’intérieur, poser la question de qui décide en soi, revient à poser la question de : « de quel endroit en ce moment suis-je en train d’agir ? ».
Suis-je en train d’agir (penser, faire, vouloir etc…) à partir de l’enfant triste en moi ?
Suis-je en train de le faire à partir de ma zone de frustration ?
De ma part conquérante ? Rêveuse ? Le fais-je à partir de ma part rationnelle ou de mes capacités d’intuition ? Comment savoir si ce qui décide en soi est réellement en phase avec ce que j’ai besoin pour me sentir heureux, en paix et dans mon plein potentiel ?
Par qui et par quoi suis-je agi ? Par une part qui me veut du bien ou par une autre bien plus toxique ?
Suis-je en train d’agir (penser, faire, vouloir etc…) à partir de l’enfant triste en moi ?
Suis-je en train de le faire à partir de ma zone de frustration ?
De ma part conquérante ? Rêveuse ? Le fais-je à partir de ma part rationnelle ou de mes capacités d’intuition ? Comment savoir si ce qui décide en soi est réellement en phase avec ce que j’ai besoin pour me sentir heureux, en paix et dans mon plein potentiel ?
Par qui et par quoi suis-je agi ? Par une part qui me veut du bien ou par une autre bien plus toxique ?
C'est pourquoi beaucoup d’injonctions dans la littérature du développement personnel, du type « soyez vous-mêmes », « prenez les bonnes décisions », « devenez maître de votre vie » fonctionnent plus comme des incantations que de réelles aides à grandir. Car elles impliquent d’avoir au préalable les bonnes réponses à ces questions.
Par ailleurs, il y a derrière ces injonctions une vision mécaniste et fonctionnelle de la psyché humaine que les faits contredisent constamment. La psyché humaine ne fonctionne pas dans une sorte de rationalité mathématique de bon aloi. Elle procède par symbolisation, ritualisation, intuitions, gestation et fulgurances. Elle est comme un être vivant, un animal protéiforme qui vit sa propre vie en fonction de ce avec quoi nous le nourrissons.
Pour paraphraser Jung parlant de l’âme, nous existons par lui, bien plus qu’il n’existe par nous. J’aime cette idée que nous sommes habités d’une présence, d’un appel, que nous pouvons appeler « âme » avec lesquels nous co-élaborons nos existences. Que nous nous séparions d’eux, que nous ne les respections pas dans leurs besoins, et alors nos vies peuvent devenir désolation (Et notre époque qui s’en est coupée pourrait si elle le pouvait en témoigner).
Pour paraphraser Jung parlant de l’âme, nous existons par lui, bien plus qu’il n’existe par nous. J’aime cette idée que nous sommes habités d’une présence, d’un appel, que nous pouvons appeler « âme » avec lesquels nous co-élaborons nos existences. Que nous nous séparions d’eux, que nous ne les respections pas dans leurs besoins, et alors nos vies peuvent devenir désolation (Et notre époque qui s’en est coupée pourrait si elle le pouvait en témoigner).
Nous devons donc agir à partir de ce quelque chose qui est un peu plus que nous-mêmes.
Cette part qui est ce que nous sommes profondément, mais bien plus encore. La question étant dès lors : comment la trouver et l’identifier ? Comment se connecter à notre totalité -ou pour le moins, à notre appel profond- celui qui connaît nos besoins, le chemin qu’il conviendrait que nous empruntions ? Celui qui ne nous mènera pas sur des pistes infructueuses ? En fait, nous nous posons souvent de bonnes questions mais ne les posons pas toujours à la part de nous qui saurait y répondre ! Ou bien encore, nous la posons en ayant décidé au préalable de la réponse à donner !
Cette part qui est ce que nous sommes profondément, mais bien plus encore. La question étant dès lors : comment la trouver et l’identifier ? Comment se connecter à notre totalité -ou pour le moins, à notre appel profond- celui qui connaît nos besoins, le chemin qu’il conviendrait que nous empruntions ? Celui qui ne nous mènera pas sur des pistes infructueuses ? En fait, nous nous posons souvent de bonnes questions mais ne les posons pas toujours à la part de nous qui saurait y répondre ! Ou bien encore, nous la posons en ayant décidé au préalable de la réponse à donner !
Entrer dans cet espace d’écoute « d’un inconnu à découvrir » exige à la fois pieds sur terre et tête dans les étoiles, ainsi qu’une capacité à trouver alors que nous ne savons pas exactement quoi chercher. C’est un travail d’ouverture de portes et de possibles, une danse avec l’incertain et l’improbable, un cheminement avec le mystère. C’est une invitation à laisser entrer quelque chose que dans un premier temps nous n’appréhendons pas. L’acceptation, suivie d’un abandon, qu’en nous repose un potentiel qui sait ce vers quoi nous devons aller pour notre accomplissement le plus haut.
Entrer sur ce chemin, c’est comme entrer dans une matrice dans laquelle la métaphore physiologique est on ne peut plus opérante : gestation, attente, digestion, préparation, mise au monde, évacuation, respiration, cycles, mise au monde, vision, aveuglement… Tout un lexique du vivant qui est celui de la psyché et de l’âme.
Pas de chemins tout tracés, pas de plannings prévisionnels, la psyché décide de ses rythmes et de ses besoins. Elle exige aussi silence et retrait du monde. Elle impose ses cycles à la raison. Et puis, entrer dans cet espace, c'est accepter de rendre caduque une immense part des questionnements qui nous agissaient auparavant, comme un grand nettoyage par le vide !
Je suis sur ce chemin-là. En ce moment, peu de mots, peu de projets à courts termes, et même peu de créativité. Une graine germant en terre, invisible à l’œil et silencieuse au monde. Être pour un temps un potentiel en devenir, un incertain sûr de lui.
Je vous tiendrai au courant des premières pousses…
(1) : En fait, à bien regarder l'image après coup, il se pourrait que l'oiseau -au contraire- cache peu à peu les étoiles. Mais comme ce n'est pas ce que j'ai vu en premier, je ne change pas le texte !
(2) : Actuellement, les neurosciences affirment que 96 % du fonctionnement de notre cerveau échappent à notre fonctionnement conscient !
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Dominique Motte
Francine m'a signalé un problème concernant la publication des commentaires sur ce blog (difficile voire impossible
RépondreSupprimerpour certain(e)s...)
Je viens de changer quelques paramètres : merci de me dire si ça fonctionne mieux maintenant !