mercredi 11 avril 2018

J'avais un cheval

 
 
 
 
J’avais un cheval
Dans un champ de ciel
Et je m’enfonçais
Dans le jour ardent.
Rien ne m’arrêtait
J’allais sans savoir,
C’était un navire
Plutôt qu’un cheval,
C’était un désir
Plutôt qu’un navire,
C’était un cheval
Comme on n’en voit pas,
Tête de coursier,
Robe de délire,
Un vent qui hennit
En se répandant.
Je montais toujours
Et faisais des signes :
« Suivez mon chemin,
Vous pouvez venir,
Mes meilleurs amis,
La route est sereine,
Le ciel est ouvert.
Mais qui parle ainsi ?
Je me perds de vue
Dans cette altitude,
Me distinguez-vous,
Je suis celui qui
Parlait tout à l’heure,
Suis-je encor celui
Qui parle à présent,
Vous-mêmes, amis,
Êtes-vous les mêmes ?
L’un efface l’autre
Et change en montant. »
.
Jules Supervielle
.


 
 


6 commentaires:

  1. Bonjour - je lis vos blogs avec beaucoup de plaisir .. j'aimerais vous envoyer un email, je n'ai pas trouvé d'adresse de contact. accepteriez vous de mo donner une adresse email ? la mienne : philippe.joannis(at)gmail.com
    Philippe (oui, les philippe sont connus pour aimer les chevaux qui volent dans le ciel ...)

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    1. Bonjour Philippe !

      Vous faites bien de me le faire remarquer : je viens de m'apercevoir que j'avais indiqué mon adresse sur mes autres blogs, mais pas sur celui-là. Je vais y remédier immédiatement.

      Vous pouvez me contacter ici :
      undeuxtrois4@orange.fr

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  2. Magnifique image pour faire honneur au poème de Supervielle !

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  3. Ressemble fort à "Fabulo" :-) ?

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    1. Merci, Fifi.
      Qu'est-ce qui ressemble à Fabulo ?
      L'image du cheval blanc ?
      (dernière image postée là-bas)

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  4. Le blanc, ne manque que la corne :-)

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